FOLK ROCK Après deux ans d’absence, les Canadiens de Born Ruffians reviennent avec un nouvel album intitulé SAY IT. Un changement de cap évident. Le calme semble avoir rattrapé le trio devenu quatuor. Pas d’erreur de parcours à l’horizon cependant.
RED, YELLOW & BLUE, le précédent opus, nous avait enchanté par son énergie. Un vrai grand coup de cœur en 2008. Une fougue incontestée pour un songwriting loin d’être négligé. A l’annonce de l’arrivée de SAY IT, l’impatience nous gagne. Impressions ? Grande surprise. On reconnaît à peine ce son caractéristique auquel les garçons nous avaient habitués. Pourtant, c’est après plusieurs écoutes que se révèle la réussite incontestable de ce nouvel opus. La voie folk-rock, teintée d’afro-beat, a de quoi décontenancer les fans mais saura sans nul doute séduire un large public. Cette orientation rappelle souvent Vampire Weekend… en moins prétentieux peut-être. Car voilà le charme de ces Born Ruffians : une naïveté, une profondeur et une bonne humeur indéniables. Parmi les dix titres proposés, aucun ne serait à jeter. Une réelle cohésion entre les morceaux et une progression appréciée.
Rage
Voie folk-rock, teintée d’afro-beat
Bien plus que les instruments, c’est la voix qui semble mener la danse. Celle de la boule de nerfs nommée Luke Lalonde, reconnaissable entre mille. Autre force certaine du groupe, cette manière de nous emmener dans des directions inattendues. Pas de mélodie entêtante ou de répétitions propres à la pop, on sent qu’ils se font simplement plaisir à nous étonner en permanence.
On soulignera la qualité de l’ouverture avec le frénétique « Oh man ». “Sole Brother” est également à distinguer de par son côté funky. “What to Say”, premier single, enchante, quant à lui, par son superbe développement. Il résume d’ailleurs le thème de l’album : la communication, problème devenu récurrent dans le groupe et arrangé depuis. C’est peut-être sur ce titre que la comparaison avec la bande à Ezra Koenig est la plus remarquée. Enfin, la palme d’honneur est attribuée à “Nova Leigh” et à ses charmantes envolées vocales. Néanmoins, comme on le disait, rien n’est à jeter ici. Sous la douceur apparente se cache souvent une rage incendiaire. Joli coup pour les Born Ruffians. On regrette uniquement la courte durée de SAY IT. On aurait aimé découvrir quelques facettes encore de cette très belle œuvre.