Le projet AU voit le jour en 2007, avec à ses commandes Luke Wyland, pianiste de formation classique et multi-instrumentaliste. Et c’est le cas de le dire, il joue de presque tous les instrumentaux sur cet album et vous en retrouverez à la pelle.
Difficile de cataloguer BOTH LIGHTS tant cet album relève de l’OVNI. Expérimental certes. Folk psyché par moments. Afrobeat, jazz et pop allumée à d’autres. Ce qui est certain, c’est que Luke Wyland, ne fait pas dans la simplicité. Avec AU, il rappelle Grizzly Bear ou Animal Collective en bien plus barré. Et ça, ce n’est déjà pas rien.
De beaux moments, sur BOTH LIGHTS, il y en a. Comme avec le sautillant "Solid Gold" ou le plus posé "Go Slow". Pour le confort d’écoute par contre, il faudra repasser. On aimerait, au sein de ce désordre permanent, prendre une pause et apprécier la musique, simplement. Or, Luke Wyland semble ne pas s’être attardé sur les sentiments de ses auditeurs. On l’imagine au contraire vivre sa musique pêle-mêle, y mettre tout son cœur, y déverser son âme mais dans un état d’esprit plutôt égoïste. C’est donc bien souvent que l’on se perd dans une fanfare sans chef d’orchestre. Bien souvent que l’on se demande où peut-bien vouloir en venir cette symphonie déjantée.
Peut-être finalement BOTH LIGHTS est-il construit à la manière d’une BO. Et si telle est la réponse, l’objet semble des plus parfaits. Malheureusement, dans ce cas également, il aurait été délicieux de se voir remettre les clés de ce film sans images. Sans elles, un certain malaise s’installe et BOTH LIGHTS, si même l’expérience fut intéressante, n’en devient pas mémorable.