Thursday , 5 December 2024

Arctic Monkeys

Bon, autant que j’assume tout de suite et que j’évacue cela. Oui, je suis raide dingue de Turner (et d’Arctic Monkeys). J’aime sa musique, la façon qu’il a de ne pas se prendre la tête (mais de hanter la mienne des jours entiers) et son côté touche-à-tout génial. Quand, en sus, il est associé à cette batterie juste parfaite de Helders et le côté « restons discrets derrière » de Cook et O’Malley. J’ai du mal à me raisonner quand j’en viens à évoquer Turner et ses Arctic Monkeys. Mais, là, je vous assure que vous allez avoir, vous aussi, des difficultés majeures pour éviter d’écouter AM en boucle.

Produit par James Ford, avec l’appui (encore) de Josh Homme (Queens Of The Stone Age), Arctic Monkeys revient, après le très étonnant SUCK IT AND SEE, avec AM (non, ils ne sont pas mégalo à ce point… mais ça me semble un clin d’œil au VU du Velvet, non ?) où ils se sont assurés de quelques renforts de grand talent (le sublimissime Bill Ryder-Jones, Pete Thomas et les mots du poète punk John Cooper Clarke).

Les influences arrivent de tous azimuts : The Rolling Stone, Black Sabbath, John Lennon, Marvin Gaye, Scott Walker, etc. Ça sonne Glam, R&B, rock, sexy, un brin crasseux, etc. : Un petit frère (brillant) de HUMBUG ? Ça raisonne, ça claque, et ce côté surprenant est largement irrésistible. Visiblement Turner est allé pêcher dans tout l’éventail de la musique avec son talent habituel.

Dès l’ouverture avec "Do I Wanna Know ?" qui est un titre d’entrée parfait, avec des paroles en forme de déclaration non assumée qui restent longtemps dans la tête (petit message personnel), AM séduit et démontre qu’en cinq albums, Arctic Monkeys possède ce que peu de groupes de sa génération a, le talent nécessaire de se renouveler en prenant presque tous les risques (même si Turner est le genre à vouloir tout contrôler).

"R U mine ?", premier titre sorti en avril 2012, faisait déjà penser que cet album sera différent et le genre à envoyer dans les cordes. Que dire de "One For The Road" (avec Josh Homme en appui vocal, comme sur la sublime "Knee Socks") dont l’intro est du pur R&B ! "Arabella" sonne comme du Black Sabbath et "I Want It All" est du Glam Rock avec un relent à la Marvin Gaye mélangé à Black Sabbath.

Arrivent ensuite deux pépites de douceur. "N°1 Party Anthem" avec son piano et ses paroles à tomber à la renverse, qui m’a fait penser à une petite sœur de "Cornerstone" (déjà une merveille à elle toute seule) et, surtout, en ce qui me concerne, "Mad Sounds" qui lorgne du côté de Lou Reed. Avec l’appui du batteur d’Elvis Costello, Pete Thomas, c’est juste de l’émotion pure. Cela prend aux tripes et j’ai eu du mal à m’en remettre (surtout de "N°1 Party Anthem, pour tout vous avouer) !

"Fireside" (et la guitare de Ryder-Jones ; personnellement, je ne suis absolument pas objective avec ce garçon, tellement, il me touche à chaque fois qu’il produit une chanson !) semble sorti des années 70 ; ‘Why’D You Only Call Me When You’re High ?’ d’un trip Hip-Hop/Rock avec ce texte à la fois pathétique et touchant ; le clip vaut à lui tout seul le visionnage compulsif ! Il mixe deux chansons à la fois avec "Do I Wanna Know ?" en fond sonore avec un Turner éméché et halluciné (et hallucinant !) "Snap Out Of It" séduit mais sans plus. Peut-être parce que suit "Knee Socks" qui vous balance dans les cordes avant même le refrain. Le final est gospel et rappelle un peu le "Gimme Shelter" des Stones (Rolling, of course).

 

Le meilleur pour la fin ? Peut-être (ou pas. A vous de juger !), mais la noirceur de "I Wanna Be Yours" pourrait faire oublier (un peu, pas trop quand même, n’exagérons rien !) l’aérien 505. Le poème de John Cooper Clarke remanié de-ci-delà par Turner allié à cette beauté mélodique fait que je me suis dit : ‘Si le prochain album est de cette trempe, j’évanouis ici, maintenant !

Il est à noter que quatre chansons semblent évoquer la possession ("I Wanna Be Yours", "I Want It All", "R U Mine" et "Do I Wanna Know ?") et ce sentiment de questionnement sur les relations avec ceux que l’on aime, un peu comme si Turner avait peur de perdre les gens qui lui sont chers et qu’il leur exprimait par chanson interposée, noyé sous du rock, du groove et un monceau de talent !

Pour enfoncer le clou ? Les B-Sides sont, elles aussi, nettement au niveau de AM… pour vous en convaincre, écoutez "Stop The World I Wanna Get Off With You" qui dégouline de groove, de riffs de guitares et cette sonorité entêtante.

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