Nous y voici ! Il est 21h45 ce dimanche 10 juillet lorsque les lumières du Stravinsky s’éteignent et que le clip d’intro, montrant quelques extraits de « Scenes of the Suburbs », annonce Arcade Fire. Alors qu’aux Etats Unis l’on se demande toujours « But who the Fuck is Arcade Fire ?» leur prestation était évidement l’une des plus attendues de cette 45ème édition du Montreux Jazz Festival, notamment parce que le rock est étrangement absent cette année, du moins dans la programmation payante. Pour ce qui est du volet gratuit du festival par contre, les venues de Wu Lyf et Anna Calvi ont comblé le public en mal de sensations.
Le concert de ce soir était aussi l’une des rares occasions de voir ce groupe, devenu quasi culte en l’espace d’à peine 3 ans, dans une enceinte de taille humaine. L’une des inconnues était d’ailleurs de savoir comment le show ultra rodé du Suburbs Tour, conçu plutôt pour des audiences dépassant la dizaine de milliers de personnes, allait passer au Stravinsky. Après une déflagration de basses à vous retourner le bide sur les deux premiers rangs le concert commence sur les chapeaux de roue avec le bien nommé "Ready to Start". Tant mieux, nous aussi ! Viennent ensuite "Sprawl", "Crown of Love" et "Neighborhood #1" puis le hit de leur 2ème album "No Cars Go" repris en cœur par une foule d’âge assez varié.
Les 8 musiciens semblent prendre du plaisir à cette halte montreusienne et leur show impeccable se déroule sans heurt. Et c’est bien là ce que l’on pourrait – éventuellement – reprocher aux canadiens. Cette tournée commencée il y a quasi une année maintenant aura certainement entamé l’ardeur du groupe. Encore une fois leur prestation de ce dimanche soir était excellente mais manquait malheureusement de spontanéité tant l’on a l’impression que tout est millimétré. Le décor de scène est plutôt bien pensé et même si je me méfie toujours des groupes qui se sentent obligé de nous gratifier de projections vidéos, je dois avouer qu’ici elles ont du sens. Les images projetées alternent entre des vue de leur film « Scenes of the Suburbs », des palmiers technicolors censés évoquer Haïti et des surimpressions d’images filmées par des caméras disposées sur la scène. Le concert fini sur « une chanson qui sonne comme les années 80 » selon Win Butler : "Wake Up". Le groupe prend ensuite congé de son public – conquis – après un concert intense d’une heure et demie.