Sévissant depuis environ dix ans et drainant une masse d’ados (sans espoir d’une vie meilleure) toujours plus grande, Within Temptation continue son misérable chemin aux portes de l’enfer et de la médiocrité. The Heart Of Everything surfe sur une vague où les leaders sont de grosses machines parfaitement huilées et fades: Evanescence ou encore les abominables NightWish en tête.
Tout au long de The Heart Of Everything on frise le ridicule. Quelque chose en moi, un sentiment de dégoût monte. La faute? Une mixture froide, bourrée de clichés, sans surprise et faussement méchante avec son imagerie pseudo gothique; imagerie que l’on retrouve notamment dans le livret, où les paroles sont imprimées à la manière d’un vieux livre de magie noire… Pathétique.
Et la musique dans tout ça? Après tout, critiquer en ne se basant que sur l’aspect visuel est malhonnête et lâche en soi. Et bien en ce qui concerne la musique, nos préjugés ont eu fin nez. On se retrouve en terrain connu, qu’on s’empressera de quitter au plus vite. C’est-à-dire du pseudo-metal-gothico-pop saupoudré d’une mégalomanie qui se prétend symphonique. La musique est donc fidèle à nos attentes, une potion où les guitares ont autant de tranchant qu’un couteau à beurre, où les nappes de synthé nous offrent systématiquement un foutu mal de mer et pour finir des structures de chansons qui présentent autant d’originalité qu’un téléfilm rural franchouillard. La recette a été savamment relue et apprise par nos apprentis magiciens, qui n’en demandaient pas tant et poussent même le vice jusqu’à ressortir des riffs carrément ignobles suintant le neo-metal à des kilomètres. La fin est proche, car ils s’osent même à plusieurs reprises au difficile exercice de la ballade sentimentale. Les fans de Gotthard, Europe et autres affreux Scorpions apprécieront au volant de leur camping-car, direction le Sud, car eux ils aiment le rock, le vrai…