Le groupe emmené par Dan Black nous livre une nouvelle galette plutôt digeste. Que ceux qui n’avaient pas croché sur les hululements d’ « Orchestra », tube planétaire qui a fait découvrir au grand public The Servant se rassurent. Mélodieuse, énergique et joyeuse, la musique des britanniques a pris de la bouteille. En témoignent les compositions décomplexées de leur nouvel opus, qui sautillent allègrement entre les Smiths et AC/DC, voire Aerosmith (le titre « Brains »)! Ajoutez une touche de Timbuk 3 (« How to destroy a relationship »), de R.E.M. période Monster (« Sleep deprivation »), quelques sons lo-fi ou lorgnant vers le hard-rock sur la voix cristalline de Dan Black, et vous avez la musique parfaite pour attaquer une journée maussade ou déprimante avec le moral au beau fixe. Le disque surprend sans cesse par ses digressions stylistiques, mais la cohérence est sauve, la voix du chanteur offrant un refuge connu à ceux qui seraient désorientés.
The Servant nous dévoile donc une vision de la musique prenante, cultivée et parfois virtuose (l’extraordinaire « Save me now » !), dont les propriétés énergisantes et psychotropes resteront longtemps actives. « On your knees kid » illustre parfaitement l’esprit qui habite How to destroy a relationship: joyeux, festif et espiègle. Ainsi la musique de The Servant parcourt l’esprit de l’auditeur en tous sens et ne le laisse pas en repos: voilà l’apanage des grands.
Lien vers l’interview de Dan Black