Dès l’entrée dans l’arène, on reconnaît inévitablement cette voix… celle de Tom Smith, qui chante l’un de ses derniers titres, "Bricks and Mortar" ! Nous aurons droit en tout à quatre nouveaux titres. Mais que s’est-il passé dans leur musique ? Elle est noir, froide… Eh oui, cette fois, on dirait bien du Joy Division ! Eux avaient une production qui givrait le son, Editors ont la technique actuelle pour retrouver ce

Caribana Festival

      Photo: Editors

Dès l’entrée dans l’arène, on reconnaît inévitablement cette voix…
celle de Tom Smith, qui chante l’un de ses derniers titres, “Bricks and
Mortar” ! Nous aurons droit en tout à quatre nouveaux titres. Mais que
s’est-il passé dans leur musique ? Elle est noir, froide… Eh oui, cette
fois, on dirait bien du Joy Division ! Eux avaient une production qui givrait
le son, Editors ont la technique actuelle pour retrouver cette ambiance, et les
touches électro sont suffisamment présentes pour marquer un net virage dans le
style du groupe.
Il faut bien dire que si le groupe est énorme lorsqu’il s’adresse à son
public, il trouve moins sa place dans un festival. Qui plus est lorsqu’il
semble en forme mais que les titres connus ne sont pas interprétés avec la
fougue qu’on leur connaît. Quant aux nouveaux, peut-être nous faudra-t-il
plus de temps pour les digérer et les comprendre. Alors à l’idée du nouvel
album, nous clamons : excitation, non, curiosité, oui !

Pendant le double hamburger-frites, Fullblast vomit son méfait : non, ils ne
sont pas mauvais, loin s’en faut, oui ça sonne déjà entendu mille fois,
oui c’est sûrement des gentils garçons, non on n’a pas vraiment fait
attention aux paroles pourquoi ? « Je croyais en tes sentiments mais tu t’es
joué de moi » – « comment aurais-je pu savoir que tu me mentais, tu n’as
jamais partagé ce que je ressentais, oh oh oh » etc. D’accord,
d’accord… Et on n’imagine même pas les problèmes lorsqu’il a fallu
parler de qui porterait quelle couleur de cravate sur scène. Voilà voilà.
Alors hop ! On va voir Travis et là c’est du sérieux : les Ecossais
assurent sur toute la ligne : vieux titres comme nouveaux, ballades, riffs
tranchants, tout y passe et les gaillard savent de quoi ils parlent. La majeure
partie de la foule est manifestement ici pour eux. Joviaux, fidèles à
eux-mêmes, ils ont une bonne humeur communicative. C’est malheureusement le
moment imposé pour s’éclipser interviewer Chris Cornell.

L’ex-frontman de Soundgarden et Audioslave couvre aujourd’hui plusieurs
styles… il est passé maître en l’art du caméléon. Si son disque est
moins apprécié des fans dits hardcores, il est aussi à noter que lui-même
semble moins bien assumer ce nouveau style sur scène que ses anciens titres. Il semble faire ce qu’on lui a dit de faire et à dire vrai sa crédibilité
est remise en cause. Mais des classiques de Soundgarden (“Black Hole Sun”, “Spoonman”) à ceux d’Audioslave (“Cochise”, “Be Yourself”), tous
absolument magnifiquement interprétés, en passant par les titres plus
personnels de l’homme, écrits il y a quelques années, le concert était un
sans faute sur toute la ligne. Des musiciens un peu américains (hop que je
monte sur les retours, hop que je m’habille jeune comme mon manager me l’a
fortement suggéré, hop que je grimace et que je bouge mon corps pour le
show…) mais un chanteur qui utilise ses tripes. Seul hic : une bouteille
jetée du public, qui a fortement énervé notre invité. A raison. Du sang,
des engueulades, et un virement de l’enceinte du festival, c’est tout ce
que cela aura amené.
Enfin, Poni Hoax étaient fidèles à eux-mêmes : inventifs et ne passant pas
par quatre chemins.

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