Un projet mené par quelques membres de Beautiful Leopard et qui toujours et encore fait penser à du Grandaddy, rage en moins mais créativité tout à fait égale. Toutefois, aucun morceau sur cette plaque ne pourrait figurer sur un album de la formation fribourgeoise précitée, car plus axée sur l’option piano du synthé que sur l’option Hammond/Moog/ce-que-vous-voulez. Et moins de guitares. Et plus de torpeur. Mais c’est un style, et on le salue pour sa qualité et son inventivité pour les raisons qui suivent ci-dessous.
"My Ashes To The Sea" fait penser à du Blur époque 13, "Nothing Left To Say" fait place à un refrain qui tape et qui tache, l’ensemble est tout à fait cohérent, avec ce brin d’expérimental pour ne pas rester dans le mainstream, le bien tracé ou le chiant.
Dans l’ensemble, c’est une musique on-ne-peut-plus-Suisse : les mecs ont un truc de derrière les fagots mais se gênent de le crier sur les toits. Allez savoir… Une chose est sûre: si ces kids avaient été anglais, le NME aurait déjà trouvé n’importe quel prétexte pour en faire ses choux gras.
Toutefois, la mélancolie sur cet album est comme l’orage : sa pression devient peu supportable à la longue et il est difficile de ne pas faire autre chose pour oublier son mal-être.
Heureusement, "Birthday" vient à la rescousse de tout ceci (qui, fondamentalement, est bon) et apporte une touche de fraîcheur. Une sorte d’apéro au pastis après le mauvais temps.