Is This It? questionnaient les Strokes en 2003. Il aura fallu attendre 3 ans pour que quelqu’un réponde à la question et remette immédiatement les pendules à l’heure. Et la réponse en question n’est « que » un single et dure à peine 2 minutes. Courte mais intense, comme toutes les bonnes choses. En bonus et en guise d’amuse-gueule dans l’attente de l’album prévu pour la fin de cette année, 2 remix de qualité du titre en question, l’un électro-pop, l’autre plus eighties, sale, presque dub, vénéneux, malsain, grandiose.
Mais revenons au titre principal. Muriel chante avec une voix qui fait l’amour à son auditeur. La frappe sur les fûts est sure, dépouillée, efficace et irremplaçable. Quant à la guitare, aucune fioriture, rien ne dépasse, la guitariste n’intervient que quand il faut, ce qui rajoute bien évidemment au charisme de ce titre. C’est sexy. C’est suave. C’est attirant. C’est simple. C’est désinvolte. C’est nonchalant. C’est efficace. C’est rock’n’roll.
Le tout porte un texte qui, évidemment, rock à guitares oblige, traduit un mal-être qui finira par être vomi. Construit de manière très intelligente et mature pour des filles n’ayant même pas 20 ans, "This is it" a un refrain qui n’est pas extrêmement distinct. Il y a bien des feedbacks par-ci, une disto mordant des notes répétitives par-là, mais le clou arrive à 1:28, lorsque TOUT EXPLOSE ! La haine adolescente.
Les pensées noires. Assez étonnamment, tout ceci ne sent aucunement la redite. Joli coup !
Le hit est certain. Il pousse à plusieurs réécoutes, si simple soit-il, sans grandiloquence et bien ficelé. On réécoute sans cesse et le verdict s’impose peu à peu jusqu’à devenir une évidence :
This. Is. It.
(Ce single ainsi que le suivant, "Let’s Tango", par ailleurs déjà sur les ondes, sont disponibles sur Jexed Records).
© photos by michel gilgen
L’interview des Delilahs par Lords of Rock
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