Natasha Khan a une voix fabuleuse qui rappelle d’une certaine façon celle glacée, distante de Björk. La comparaison s’arrête là. L’univers de Bat for Lashes, s’il fait référence aussi à un monde merveilleux, semble confiné dans les bois, dans des endroits mystérieux et obscurs.

Bat For Lashes

Natasha Khan a une voix fabuleuse qui rappelle d’une certaine façon celle glacée, distante de Björk. La comparaison s’arrête là. L’univers de Bat for Lashes, s’il fait référence aussi à un monde merveilleux, semble confiné dans les bois, dans des endroits mystérieux et obscurs. Elle le dit elle-même, Natasha. Qu’elle est allée enregistrer des sons dans la forêt. Ca ne s’invente pas.
Electro-rock, cet album est surtout d’une grande virtuosité. Après le monde merveilleux de Disney, le monde merveilleux de Bat for Lashes. Des percussions, des hululements, des instruments exotiques, on croirait entendre la mer, le ciel. C’est à la fois naturel et emprunt d’une technologie au service de l’esthétique. Un peu comme Emilie Simon, dans un autre style, il semblerait que chaque son ait une signification pour Natasha Khan.
Cela transpire la magie, la sérénité sans basculer dans le mélo et c’est très appréciable. Loin des sons électriquissimes de l’électro germanique ou des hurlements du rock japonais, loin de tout, en fait, Bat for Lashes fait basculer dans un enchantement léthargique, de bien-être. Ca irait bien avec un massage thaï. Voilà !
Si l’ensemble de l’album est sur le même mode tout doux, recherché, et sophistiqué, parfois triste, revenons sur quelques titres qui valent particulièrement le détour. "Horse And I" démarre l’album sur des notes de viole. Ponctué de cordes et de la voix douce et belle de Natasha, ce morceau est une remarquable ouverture, miracle de maîtrise et de connaissance musicales. Le troisième titre, "Tahiti", embarque au bord de l’eau, une voix presque murmurée, un piano, la viole. La quatrième piste, morceau phare, "What’s A Girl To Do" est un chef-d’œuvre. Tout y est, le mystère, la musicalité, une voix sensuelle juste comme il faut. Nous voilà transportés dans un tourbillon fantastique. "Sad Eyes" suit. Natasha Khan accompagnée d’un piano saccadé. C’est joli et triste. Percussions et harpes constituent le charme du septième morceau, qui a des accents curieux de Shade. "Sarah", qui arrive avant-dernière, est plus rock, un rock décalé, mais la basse, le rythme correspondent aux standards habituels, tout en gardant une grande originalité. Enfin, "I Saw A Light", comme pour dire au revoir. C’est touchant et plein d’espoir. Nostalgie, serrement de cœurs, espérance dans demain.
Bat for Lashes
, à savoir Natasha Khan et ses musiciens livrent un premier album original. Ballade dans le monde de la fée clochette et de la magie, c’est aussi et surtout une grande réussite tout en douceur et en mélancolie. À écouter absolument.

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