Une ambiance un peu humide régnait sur l’aérodrome d’Interlaken pour le début de cette première soirée du Greenfield Festival. Le temps incertain et la température plus que tempérée n’ont pourtant pas découragé la déferlante de festivaliers venus en masse (25’000 billets vendus) dans la vallée pour la troisième édition de ce festival. La première soirée se voulant plus hardrock et metal, les T-shirt noirs, ceintures cloutées, piercings et tatouages sont de rigueur. Dans un calme presque religieux, toute cette équipe s’installe dans le camping mis à leur disposition. Le spectacle de cette communauté en longs manteaux de cuir noir et maquillage prononcé sur fond de carte postale de Suisse profonde est contrastant et constitue assurément le premier charme de l’événement.
Quelques groupes se sont déjà produits, mais le gros du public arrive pour le concert de Slayer sur la grande scène. Grosses guitares cornues, cheveux longs et cadences ultra-rapides; le groupe ne faillit pas à sa réputation. On se laisse à peine distraire par un fan se promenant avec un poulet mort en laisse… Avec vingt-cinq ans d’expérience, le groupe sait enchaîner les morceaux et communique facilement avec le public. L’ambiance géniale et magique digne des grands événements est au rendez-vous; tout le public secoue la tête en rythme, et rugit de plaisir. Un petit détail encore, on apprécie le professionnalisme du guitariste, Jeff Hanneman, qui n’hésite pas à se placer à dix centimètres en face du mur d’enceintes pour vérifier que le niveau sonore est suffisant.
On se presse ensuite sous la tente pour assister à l’entrée de Juliette & the Licks. La demoiselle est coiffée d’une plume d’Indien et déborde littéralement d’énergie. La voix puissante et grave qui sort de ce petit bout de femme toute menue est tout simplement ahurissante. Le groupe distille un rock puissant avec des tendances punk, et nous joue quelques morceaux choisis de leur dernier album «Four On The Flour»; «Bullshit King» et «Sticky Honey», entre autres. Utilisant un vocabulaire digne d’un dialogue issu de Fargo, Juliette Lewis se met facilement le public en poche. Sa prestation à quatre pattes pour le refrain de "Death Of A Whore" est ovationnée par tout le public.
De retour sur la grande scène, c’est au tour de la dernière tête d’affiche de la soirée de faire son entrée: Mister Marilyn Manson. Présentation soignée avec écran géant à l’arrière et chandelier pour planter le décor. Le rocker gothique enchaîne simplement les morceaux «mOBSCENE», «Love is on Fire» ainsi que ses deux célèbres reprises «Sweet Dreams» de Eurythmics et «Tainted Love» de Depeche Mode, pour le plus grand plaisir de ses fans spécialement grimés pour l’occasion. Globalement, le show est assez mou, le chanteur ne communique que très peu avec le public, si ce n’est pour hurler ‘Swizeeerland’! On s’attendait à un peu plus de subtilité de sa part. Le concert se termine par «The Beautiful People». Puis, comme entre chaque morceau, les lumières éteintes, un petit fond sonore s’étaie, qui cette fois-ci est de la musique classique. Assez juste : Bonne nuit les petits !
Mais il reste encore un concert sous la tente : c’est le groupe de rock américain Sonic Youth, qui a la tâche de clore cette première soirée. C’est de loin le groupe le moins charismatique tant au niveau de la musique que des personnalités. Les morceaux sont mous et répétitifs et la chanteuse, Kim Gordon, n’a visiblement pas pris les mêmes cours de danse que Juliette Lewis. Bref, du rock assez alimentaire, qui contente tout de même certains fans.
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