Vous n’avez jamais aimé Elysian Fields. A part peut-être "Bend Your Mind" en 2003, qui était suffisamment rock pour être diffusé à la radio. Jusqu’au jour où vous vous êtes dit, à un moment ou à un autre, « Allez ! Je m’y colle ! ». Le moment était opportun, ce n’était pas un de ceux où vous conduisiez et étiez perturbé par le trafic, non, plutôt un moment où vous étiez dans le train, que vous n’aviez rien à faire d’autre qu’écouter, pour une fois. Alors vous avez décidé d’écouter Elysian Fields. Et c’est là que la profondeur du groupe vous est app

Elysian Fields

Vous n’avez jamais aimé Elysian Fields. A part peut-être “Bend Your Mind” en 2003, qui était suffisamment rock pour être diffusé à la radio.
Jusqu’au jour où vous vous êtes dit, à un moment ou à un autre, « Allez
! Je m’y colle ! ». Le moment était opportun, ce n’était pas un de ceux
où vous conduisiez et étiez perturbé par le trafic, non, plutôt un moment
où vous étiez dans le train, que vous n’aviez rien à faire d’autre
qu’écouter, pour une fois.
Alors vous avez décidé d’écouter Elysian Fields. Et c’est là que la
profondeur du groupe vous est apparue. Cette voix n’avait plus l’air de
simplement s’emmerder, mais devenait suave, pulpeuse et intimiste (lorsque vous êtes en mal d’inspiration pour un groupe qui ne pousse pas les
potards à 11, placez ce mot, vous serrez dans le juste à tous les coups). Le
piano jazzy et le coup de caisse claire toutes les 2 heures ne vous paraissent
plus simplement plats mais calculés pour peindre un tableau non pas satiné,
mais noir profond, qui sent la terre, la nuit, le froid, le sang. C’est un
peu une révélation.

Alors pour le néophyte qui ne s’y attend pas, rocker en herbe, nous
conseillons “Only For Tonight”, qui est probablement le morceau le plus
accessible sur cet album. Pourtant, il semblerait qu’il ne soit pas bien
différent des autres : il est simplement joué sur une gamme plus blues (et
donc rock), avec un tempo 4/4. On peut continuer avec “Climbing My Dark Hair”, qui a un vague parfum de ballade pjharvesque, dans les moments les plus
lo-fi de l’artiste, bien sûr. Un autre moment fort de l’album est sans
conteste le bien nommé “The Moment” où le sentiment d’un tête à tête avec Jennifer
Charles qui nous fait une vraie déclaration d’amour est tout à fait
troublant.

Pourtant si le même néophyte décide d’écouter cet album depuis le début,
on assurera à celui-ci que “How We Die” a tout pour déplaire (à son
niveau s’entend) : du piano feutré, une voix à la limite du faux, un Gibson
qui ne veut jamais exploser. Mais vous, votre nouvelle oreille vous a appris à
saisir la tension ambiante, et le faussement gauche “Turns Me On”, même si
toujours surprenant, vous fera (peut-être ?) apprécier le jazz ou ce qui
s’en approche.
Pour conclure, cet album ne sera peut-être pas celui qui s’écoutera
facilement, de par son ambiance. Mais on aimera le ressortir pour des moments
précis, seul la plupart du temps, sinon il perdrait de son charme – et
l’auditeur le fil rouge ! De même si une conversation était engagée durant
ces un peu moins de 45 minutes, tout serait à refaire ! Et comme pour Mozart,
le silence qui suit est aussi du Elysian Fields.

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One comment

  1. Re: The Afterlife
    … c’était mal barré pour que je fasse la démarche d’écouter quoi que ce soit d’Elysian Fields: j’avais assisté à un concert du groupe et malgré le pianiste que je trouvais très bon, la voix “à la limite du faux” ne m’avait pas convaincue du tout. Et puis, je me suis dit que si certains des autres spectateurs, amateurs éclairés, s’étaient régalés, je me devais de réécouter ça mon aise…
    Et là, je remercie un certain Thierry et un certain Pascal qui se reconnaîtront s’ils passent par ici. Sans eux je n’aurais jamais fait le pas de découvrir vraiment Elysian Fields.

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