A quelques heures du premier concert de leur nouvelle tournée, les musiciens d'Eiffel nous reçoivent dans leur loge au Festival du Chant du Gros afin de nous parler de leur nouveau disque, de leurs coups de coeur et même de repassage...

Eiffel

A quelques heures du premier concert de leur nouvelle tournée, les musiciens d’Eiffel nous reçoivent dans leur loge au Festival du Chant du Gros afin de nous parler de leur nouveau disque, de leurs coups de coeur et même de repassage…

 

Lords of Rock : Votre nouvel album « A TOUT MOMENT » sort le 5 octobre prochain, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ?

Romain Humeau : Il émane de deux années d’incertitude quand à l’avenir d’Eiffel. Il y a eu ces histoires avec la maison de disque. On a donc fait un studio chez nous, on l’a fait à 3, Nicolas Courret, Estelle et moi. Au départ, on ne savait pas si on pourrait un jour sortir l’album, et en fait comme d’habitude, si on veut faire un truc jusqu’au bout, les choses se passent et on a donc pu signer chez Pias. Parallèlement il y a eu des changements. Nicolas Courret le batteur nous a rejoint, c’est avec lui qu’on avait monté Eiffel en 1996, ensuite il s’était barré et là il est revenu. On a fait l’album les 3. Estelle est passée à la basse et là pour la scène depuis mai, on joue avec Nicolas Bonnière, guitariste de Manu et de Dolly. Avec ces changements on est très bien dans nos baskets. On a fait cet album contre vents et marées, et surtout, artistiquement, on sent que ça se barre ailleurs. Alors bon, c’est toujours du Eiffel, les gens qui connaissent le groupe reconnaitront, mais on propose un autre espace sonore. On avait vraiment raz le bol de faire basse guitare batterie, d’autant plus qu’on le fait sur scène. On propose donc quelque chose d’un peu différent qui va déteindre sur scène.

 

Et quels sont les thèmes abordés au niveau des textes ?

Toujours les mêmes. Le rapport à la mort, tout ce qu’on fait avant, la vie, l’amour, ces choses-là. Les autres, la politique, la vie de la cité. Ce n’est pas que gauche ou droite, engagé ou pas engagé. C’est juste la vie de la cité, on vit avec d’autres gens autour de nous, comment on fait pour que ça se passe bien ? Ce sont des sujets évoqués dans les chansons avec une manière cette fois, peut-être plus lumineuse. Ce sont des questionnements, ce n’est pas notre métier, on est incapable d’apporter des réponses, mais lorsque que l’on fait des chansons avec des textes, on est bien obligé d’évoqué tout ça, ces questions politiques.

 

 

 

Comment vous vous sentez avant la sortie de l’album ?Assez serein ou tout de même anxieux face aux réactions ?

Nicolas Courret : Par rapport aux réactions, je ne sais pas, nous on répète, on prépare la tournée. Il y a la promo, pour l’instant ça a l’air de plutôt bien se passer. Nous avons juste envie de monter sur scène et par rapport à ça, on est hyper excité et à la fois il y a toujours une part d’anxiété.

Romain Humeau : On a juste peur de ne pas être à la hauteur de nous même, mais pas à ce qu’on attend de nous. Il y a les fans, les médias, tout ça, mais on va te le dire franchement, on s’en branle totalement. En même temps, c’est pas vrai, on regarde « Ah ils ont dit ça », mais on fait tout pour s’en foutre, parce qu’il y a longtemps que les médias ne distribuent plus l’information. L’information est devenue une valeur marchande et cela ne nous intéresse pas. Ce qui nous intéresse c’est le fond des choses. Nous on a déjà un rêve, quand on fait de la musique, quand on écrit des chansons, quand on monte un groupe, on a le rêve d’accéder à tel plaisir, à tel rêve sonore. C’est donc plutôt d’être à la hauteur de ce rêve en commun qui peut nous faire flipper. On est humain, on est fragile, on ne peut pas à chaque fois assurer le show. Le fait d’être rodé c’est des trucs qui nous emmerdent. Il faut laisser une place aux imprévus. On a envie que tout ça nous provoque du plaisir. La musique, comparé aux autres arts, a cette particularité d’être la seule à jouer avec le temps. Il y a aussi un peu le cinéma. Mais la musique ça ne joue qu’avec le temps, l’impression du temps. Nous si on fait de la musique c’est juste pour exciter le temps, pour qu’il y ait un moment d’éternité…

 

Comme sur l’éternité de l’instant

Oui il y avait ça dans cet album. Sans être intello, c’est vachement animal, on joue pour avoir du plaisir. Ce soir c’est la première date de la tournée.

 

Est-ce que les nouvelles chansons sont bien réglées ?

Estelle Humeau : Elles ne sont pas bien réglées car on n’a pas répété énormément. Mais ce soir on va jouer que 3-4 nouvelles chansons. Comme le groupe a pas mal bougé, les anciennes chansons ont dû être retravaillées.

Romain Humeau : On a assez bossé pour se sentir respectueux vis-à-vis du public. Mais pour le coup, on arrive et c’est sans filet. On est par rodé du tout, mais on estime que si on déconne pas trop, on est capable de donner du plaisir.

 

La dernière fois qu’on s’était vu, tu m’avais dis que le dernier disque que tu avais acheté était une compilation de Johnny Cash. Est-ce que tu l’as écouté ? Est-ce que tu l’as apprécié ?

Estelle : On l’a beaucoup écouté !

Romain : On connaissait bien, mais on ne l’avait pas en CD. Quand j’étais gamin c’était une de mes premières cassettes. J’aimais bien parce qu’il avait la même dégaine qu’Elvis, l’époque où il avait le gel au début de sa carrière. En ce moment on nous ressert de la néo-folk partout, en Angleterre, aux Etats-Unis, bon en France on ferait mieux de s’abstenir… En France il y a de la variété et il y a des gens qui font du rock n’roll. Aux Etats-Unis et en Angleterre, j’ai l’impression qu’il y a des gens qui font de la folk et c’est de la chanson pure, guitare voix avec un harmonica et des gars comme Johnny Cash ont des chansons à tomber parterre. Mais il y a aussi plein de chansons folk chez les Beatles.

 

Quels sont vous coup de cœur 2009 au niveau musical ?

Nicolas Courret : Moi je citerai Martina Topley Bird, une nana qui faisait des trucs avec Tricky à une époque. Elle a fait deux albums solos et le dernier est sorti il y a un an environ, il s’appelle THE BLUE GOD et il est génial. Il est très bien produit. Il y a beaucoup de mélanges, il y a de l’électronique, elle vient de là, du trip-hop et des trucs très acoustiques au contraire, comme la batterie aux ballets. C’est vraiment super.

Nicolas Bonnière : Bon Iver, je ne sais pas si ça te parle, c’est un folkman américain. Il a fait son album tout seul dans une cabane dans les bois. C’est assez étonnant. C’est l’album que j’ai écouté depuis cet hiver jusqu’à maintenant. Je n’ai pas trouvé au dessus pour l’instant.

Romain Humeau : On vit ensemble avec Estelle, donc écoute généralement les mêmes trucs. Il y a eu l’album des Raconteurs, CONSOLERS OF THE LONELY. Comme on est toujours à la bourre, il y a eu album qui a dû sortir fin 2008, c’est celui de The Good The Bad & The Queen, c’est un album monstrueux. L’espace qu’il y a dans cet album est assez terrible, la manière dont c’est mixé est géniale. Ce sont des supers chansons de pop, c’est dans la continuité des Beatles. Il y a un super bassiste avec Paul Simonon, le bassiste des Clash. Et même le mec de Blur, l’air de rien, c’est un champion avec Gorillaz, avec ses trucs en Afrique. Il a fait des trucs supers avec Blur, l’album 13 nous avait beaucoup marqué et influencé sur ABRICOTINE. Le son est fait d’une manière entre reggae, sound system et Beatles, c’est magique et novateur.

 

 

 

 

Est-ce que vous allez repasser par la Suisse durant la tournée ?

Romain : Ca dépend de vous !

Estelle : D’ici Noël ce n’est pas prévu qu’on repasse, mais apparemment d’après quelques personnes rencontrées ici, il va y avoir d’autres dates en Suisse, mais en 2010.

Romain : Ce n’est pas sur qu’on repasse car on repasse très rarement nos habits… (long silence + rire général)

Nicolas : Ca fait froid dans le dos, c’est le début d’un film d’horreur (rires)

 

Un mot de conclusion pour nos lecteurs ?

Nicolas : Ben, c’était bien ça comme conclusion non ?

Romain : Merci à Lordsofrock de suivre l’histoire d’Eiffel. En Suisse, grâce à ce genre de webzine on peut faire part de notre existence à des gens. Et on en a besoin. Si on peut changer parfois la baguette et le béret contre de la fondue et de chocolat, ça nous fait plaisir.

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