Dutch Uncles

Ainsi tout d’abord, ce que l’on peut dire, c’est que ce nouvel opus s’ouvre sur un titre qui fait office de mise en bouche. Après un court silence, se glisse avec volupté quelques notes de piano qui confèrent déjà une ambiance particulière et mystérieuse. S’enchaînent alors la très belle voix du chanteur – très androgyne dans sa tonalité – et du xylophone couplés à une guitare math rock syncopée. Culotté, le groupe se permet de joindre à cet ensemble un mélange improbable de synthétiseur et de violoncelle très accrocheur. A relever encore que le son est très travaillé, par exemple avec des guitares dotées de beaucoup d’effets. La batterie quant à elle se veut simple et percutante.

Passé cette introduction, les choses deviennent plus sérieuses. Le second titre s’ouvre sur une basse ronde et puissante qui s’accorde à un piano. Tous deux sont traversés par la voix du chanteur et le jeu de guitare qui confèrent beaucoup de relief à la chanson. Le tout se veut « punché » par une batterie carrée et une ligne de synthétiseur hypnotique qui relève encore plus la force de la basse ce qui n’est pas sans laisser penser au groupe electro Zombi.

La suite de l’album sera du même cru que ces deux premiers titres, c'est-à-dire de grande qualité. Le groupe qui a réellement trouvé sa recette personnelle en musique poursuit son effort fructueusement avec de grandes nuances toutefois. C’est que la force et la richesse instrumentale qu’il possède se mettent au service de son style particulier. Le combo joue en effet énormément sur les registres qu’il pratique pour nous offrir un univers pop/math rock très original. Cela en raison des instruments qui se substituent les uns aux autres dans leurs rôles respectifs et à leurs nombreuses combinaisons.

 

 

Ainsi notamment le xylophone et le piano joueront le rôle de la guitare comme dans un groupe de math rock classique alors que le synthétiseur et le violon ou le violoncelle tiendront la mélodie qui elle se veut pop voire ambiante. La technique est efficace : malgré une structure récurrente et courante des morceaux, on est toujours surpris et invité à voyager dans plusieurs dimensions.  Arpèges de guitare, batterie percutante et simple, synthétiseur, violons et violoncelles sont autant de couleurs qui se mêlent à une basse très présente et plus grave. Ce qui constitue toujours une musique à plusieurs niveaux où les instruments se soutiennent vraiment les uns les autres soit par inversion, soit par complémentarité, soit par leur absence.

Au final, un très bon disque d’Indie qui se permet des mélanges instrumentaux osés dans plusieurs registres à la fois. On relèvera aussi la grande technicité du groupe qui maîtrise vraiment son sujet : groove, mélodie, ambiances mystérieuses et dansantes sont de la partie pour notre plus grand plaisir. Un seul regret toutefois : quelques titres en trop sur la fin qui saturent un peu l’album et le poussent légèrement trop en longueur.      

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