Dropkick Murphys

Personnellement, je trouve qu’écouter Dropkick Murphys se rapporte à faire de l’orpaillage : après beaucoup de tamisage, on trouve parfois une pépite. Malgré leur usage régulier de la cornemuse, je les trouve moins mélodieux que Flogging Molly, et ils ont une fâcheuse tendance de massacrer à grands coups de batterie les chansons traditionnelles irlandaises qu’ils reprennent. Cela dit, force est d’admettre que l’on trouve quand même dans leur discographie quelques chansons absolument mythiques.

Pour GOING OUT IN STYLE, les rockers celtiques de South Boston ont jugé bon de réaliser un « album-concept ». Le dépliant de la pochette, sur une face, est en fait l’épitaphe d’un personnage fictif nommé Connie Larkin, américain d’origine irlandaise, vétéran de la guerre de Corée et Bostonien irréprochable. Soit-disant, on devrait découvrir l’histoire de M. Larkin au long de l’album, mais en fait il n’en est rien. Au contraire, les thèmes habituels des Dropkicks sont au rendez-vous : pub, bagarre, boulot, bagarre, femmes, bagarre…

 

 

Quant au contenu du présent album, on retrouve principalement des titres dopés à l’éthanol et à la testostérone, tels que "Going Out In Style" ou "The Hardest Mile". “Cruel” est une chanson nettement plus lente, une complainte accompagnée au pipeau, étonnamment plaisante. "Broken Hymns", un autre titre lent et pensif, est un hommage aux immigrés envoyés directement au front de la Guerre des Sécessions. Sur fond de tambour martial, on y découvre une touchante profondeur dans le travail des Dropkicks, et c’est à mon goût de loin la meilleure chanson de l’album. A la neuvième plage, "Take ‘Em Down" a une influence nettement country, avec un accompagnement fort au banjo. "1953" attaque à coups de cornemuse et de carillons, ce qui donne à la chanson un air de Noël.

L’album se termine sur une note traditionnelle, avec "Peg O’My Heart" et "Irish Rover", des chansons universellement connues passées à la moulinette Dropkicks.

 

 

Dans sa version bonus (la « Fenway Park Edition »), l’album inclut en prime un deuxième CD contenant un enregistrement des Dropkicks en concert chez eux, au Fenway Park de Boston en 2011. En plus des nouveaux titres écrits pour GOING OUT IN STYLE, on y retrouve dans la dernière ligne droite les incontournables, tels que "Tessie", "Kiss Me, I’m Shitfaced" et bien sûr "I’m Shipping up to Boston". Et en guise de clôture, une version tout-à-fait correcte de "TNT" d’AC/DC.

Une performance solide, quoique peu originale, mais une dizaine de titres à brailler à tue-tête, T-shirt taché de bière, devant la scène la prochaine fois que ces messieurs font escale en Suisse !

 

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