Dan Deacon s’est créé son talent de compositeur / performeur au conservatoire de Purchase où il reçu une formation de haut niveau en éléctro-acoustique et MAO. Il s’en sert à bon escient dans la composition de ses albums et particulièrement dans AMERICA qui est le reflet d’un travail de longue haleine. A mi-chemin entre une apologie et un blâme, AMERICA donne une vision plutôt satyrique de l’Amérique. C’est ainsi que les quatre derniers morceaux se succèdent sans coupure dans une suite logique intitulée "USA". Débordant de métaphores musicales, AMERICA nous fait voyager à travers les paysages et stéréotypes américains et nous propulse dans la magie des grands espaces. Il s’agit d’un disque d’électro progressif, robotique et très complet. Parfois bordélique mais sûrement très réfléchi. On sent l’humour avec lequel Dan Deacon décrit son pays natal. Même si cela peut paraître justifié, les morceaux tels que "USA I : Is a Monster" témoignent d’un réel parti-pris. En effet, dans ce morceau, l’atmosphère si pure et victorieuse caractérisée par les cordes se fait écraser par l’apparition de sons gros, gras et électriques qui met la pagaille dans la prospérité qui précède. Figure de style qui réapparait au cours de l’écoute. Je crois que c’est là la particularité de cet album : l’humour.
Globalement c’est un album planant qui fait fusionner les influences musicales. On retiendra également le coté magistral si présent qui met en valeur la puissance américaine. Sur son Myspace, Dan Deacon décrit sa musique ainsi : « Americana / Chansons populaires mélodramatiques / Live Electronics » En effet, il est difficile de coller une étiquette à notre monsieur D, mais sur ce point, moi je dis tant mieux et félicitations.