De Staten Island, un jeune quatuor produit lui-même un petit album à ranger à côté de ses modèles indés des 20 dernières années. Et se pose une question existentielle, point de départ de ce 9 titres attachant. De passage au Romandie de Lausanne d'ici peu. Moteur.

Cymbals Eat Guitars

De Staten Island, un jeune quatuor produit lui-même un petit album à ranger à côté de ses modèles indés des 20 dernières années. Et se pose une question existentielle, point de départ de ce 9 titres attachant. De passage au Romandie de Lausanne d’ici peu. Moteur.

Quel drôle de nom de groupe au chevêt d’un rock tortueux comme il le faut : Cymbals Eat Guitars, rien que cela. Y goûter, c’est tout y comprendre et son contraire, d’autant plus que le titre pourrait lui aussi étonner: WHY THERE ARE MOUNTAINS. Eh bien soit. Toutefois, s’attarder sur ces affaires “administratives” serait manquer l’essentiel : du Pavement en boîte pour pas cher, et mieux encore. Pour sûr que si Bradford Cox devait se choisir ses fidèles apôtres, il opterait pour ces quatre petits gars de Staten Island, New York. Si vous aimez partir pied au plancher avec un album, ceci est pour vous : “And the Hazy Sea” et sa saturation latente, les cœurs de ces New-Yorkais prêts à exploser, la Fender en croix, l’étendard indé fièrement porté bien haut. Rien à redire sur “Some Trees,” très référencé 90’s d’accord mais permettant de faire le lien avec ses successeurs et impeccables “Indiana” – hallo, Flaming Lips ? – et, surtout, “Cold Spring”. Cuivres en avant pour une bien belle ballade, pas très éloignées des Smiths par moment (la guitare de Johnny Marr), avant de se rebiffer, histoire de brouiller les pistes.

 

Riche en promesses

 

Cymbals Eat Guitars entrevoit les cimes avec l’épique “Share”, avec ses envolées à la trompette à faire palire les Dandy Warhols période THIRTEEN TALES OF URBAN BOHEMIAN. Le tout plié en sept minutes qui n’en paraissent qu’une seule.On ne feint pas non plus notre plaisir sur le très Deerhunter “What Dogs See”, taciturne au possible mais merveilleux avant de se prendre une belle embardée dans les oreilles avec l’extatique “Wind Phoenix”, où aucune corde n’est épargnée, surtout celle pas du bien nommé Joseph Ferocious. Il faut aussi entendre ce tube indé, “The Living North”, avec son riff stupéfiant, où l’on y applique à la perfection la fameuse méthode Pixies du contrasté (couplet en son clair, refrain violent au son distordu), pour croire que Cymbals Eat Guitars sera capable du meilleur une fois ses influences totalement maîtrisées.

 

 

 

 

WHY THERE ARE MOUNTAINS se termine sur “Like Blood Does”, à en chialer dans sa bière si le groupe ne venait pas au Romandie de Lausanne (le 11 février prochain) pour nous convier à sa messe. Sineuux au possible mais surtout somptueux. Ou comment ponctuer un 9 titres riche en promesses. Car franchement, ça respire ici tant le grand air que la hargne de la jeunesse, un croisement attirant, on l’a dit, entre Pavement et Flaming Lips, sans forcément devoir hausser les épaules devant un essai nostalgique. Six mois avant la sortie d’album, Pitchfork faisait monter la sauce. De son côté, le New York Times titrait très sérieusement : « Brooklyn, Brooklyn, Brooklyn. Let’s give some respect to Staten Island, home of Cymbals Eat Guitars ». Bien que pêchant parfois par sa prévisibilité, cet album est suffisamment personnel pour éviter de tomber dans le panneau. En voilà un bien bel objet, à la pochette adorable qui plus est. On repart pour un tour ?

 

Myspace de Cymbals Eat Guitars

Cymbals Eat Guitars, en concert au Romandie de Lausanne le 11 février 2010

Site officiel du Romandie

 

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