Chroniques CDs

Peter Doherty

Bien malin qui aurait pu prédire, en 2002 la fulgurante trajectoire de Pete Doherty, ses états des grâces, ses moments, dirons-nous, pénibles. En 2009, Pete Doherty clôt solitairement le premier chapitre d’une histoire qui sera longue et belle. Seul, oh non, pas dans une chambre d’hôtel, mais seul maître à bord d’un équipage au cœur de pirate avec le triomphe modeste qui caractérise les grandes canailles. GRACE / WASTELAND porte tellement bien son nom, pas tant sur le résultat que sur ses attentes. Mais les spécialistes de l’affaire le savent, depuis 18 mois, Doherty démontre un léger mieux. Doux euphémise… Les simples d’esprits creusaient déjà sa tombe, à 27 ans pour la légende, ç’aurait été mieux, histoire de dire « moi aussi, j’y étais », pensaient que, forcément, Doherty et Winehouse, ça fait un, et que Kate Moss, eh bien elle s’est fait dérouté par son vilain ex et prend elle aussi maintenant de la …drogue, imaginez-vous !

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Raphael Saadiq

Who do they think we are ? Non contents de décérébrer nos djeuns avec du R'n'B produit à la presse hydraulique, voilà que certaines maison de disques nous refont le coup du " Le nouveau Bonux lave plus blanc " ! Ah bon ? Parce que l'ancien Bonux à savoir ici Motown et Stax, n'était pas aussi efficace ? De qui se moque Raphael Saadiq ? Ben de nous tiens ! Autrefois, on utilisait l'expression " dans le vent " pour quelqu'un qui était " à la mode " mais aussi pour quelqu'un qui se faisait avoir. Nous sommes dans ce cas précis, l'homme allant jusqu'à copier les pas de danse et les costumes slims fit de nos chers soulmen disparus. Hérésie que de simplement comparer cet album aux plus grands hits des années Motown, Stax et Atlantic ! Berry Gordy conçu Motown selon son passé d'ouvrier automobile : produire des tubes à la chaine tel que fut son métier d'assembleur mécanique à Détroit. Ok, tous les hits n'étaient pas du standing d'"I Heard It Through The Grapevine" de Marvin Gaye ou de "Ain't Mountain High Enough" des Supremes mais les groupes Stax ou Motown qui n'ont pas marqué l'inconscient collectif produisaient déjà une meilleure musique que ce WAY I SEE IT. Ce disque peut faire illusion chez les bobos, les parents qui ont arrêtés toutes activités culturelles à la naissance du premier ( qui a dit des millions ? ) et tout autres incultes musicaux ou, indulgence oblige, chez les ados. Pour paraphraser Danny Glover et même si je suis bien loin d'avoir son âge : " Je suis trop vieux pour ces conneries ! " Bien à vous.

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The Whitest Boy Alive

Non, The Whitest Boy Alive n’est pas un groupe de punk white power douteux. S’ils sont les garçons les plus blancs en vie, c’est plutôt que leur origine nordique et allemande font qu’ils n’ont pas bronzé depuis des années. S’ils sont blancs comme neige, c’est aussi parce que ce sont des gentils garçons timides et amoureux. Mené par Erlend Øye (si si, Kings of Convenience), le groupe se fait connaître en 2006 avec le tube “Burning“ : titre obsédant et dansant qui rend fou par sa simplicité. Un premier album résussi, mais qui souffrait d’un sérieux déséquilibre entre un hit single et d’autres pistes moins intéressantes, mais qui se démarquait par un son unique : basse omniprésente, batterie simpliste et son de guitare propre, proche, dans une certaine mesure, aux deux premiers albums de The Cure.

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The Black Box Revelation

Avec un titre d'album pareil, on ne peut s'empêcher d'aimer déjà ce disque sans même l'avoir écouté. Déjà ces quelques titres préfigurent le son qui va se dégager des compositions de ces deux jeunes Belges: urgent et sans pitié. C'est effectivement le cas, avec cependant quelques réserves. Une touche blues plutôt réfléchies et le morceau "Never Alone Always Together", digne des plus grands groupes actuels. Pour le reste, du rock en veux-tu en voilà. Âgés respectivement de 17 et 19 ans, batteur et guitariste-chanteur donnent tout ce qu'ils ont et sans rien inventer parviennent à insuffler un grand plaisir à nos oreilles blasées. Pourquoi d'ailleurs demander à des artistes de toujours produire quelque chose de nouveau? Non, demandons-leur de faire ce qu'ils aiment même si cela a déjà été fait souvent par le passé.

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Mansfield.tya

Un nom bien étrange pour un groupe qui l’est tout autant. Les chanteuses sont à la mode ces derniers temps, les duos aussi, voici donc la combinaison rêvée : un duo féminin. Ce groupe d’origine nantaise n’en est cependant pas à son premier coup d’essai. Formé en 2002 par Julia Lanoë et Carla Pallone, Mansfield.tya a sorti en 2005 son premier album JUNE suivi en 2006 d’un EP intitulé tout simplement FUCK. Les deux françaises sont de retour avec un deuxième opus «Seules au bout de 23 secondes ». Les deux artistes, multi-instrumentistes (guitare, piano, violon, harmonium, batterie) proposent un univers teinté de pop mélancolique, minimaliste et légère. Les textes alternant l’anglais et le français sont aussi de manière générale assez sombres et ténébreux. La voix douce est ensorcelante de Julia s’accommode à merveille avec tous ces instruments.

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Soften

Affirmons le immédiatement, Soften évite brillamment le piège dans lequel tombe le 99% des groupes suisses romands: la plupart des formations débutantes manquent de recul. À force de faire des concerts devant des publics soit trop bienveillants, soit constitués d'amis, à force d'oeillères vis-à-vis des courants et tendances actuelles, à force d'hypocrisie vis-à-vis de certains avis critiques mais ô combien honnêtes, ces formations, par un étonnant pouvoir d'auto-persuasion se convainquent qu'elles produisent de la musique de qualité et vont jusqu'à dépenser des fo

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The Rakes

The Rakes relèvent la tête après le poussif TEN NEW MESSAGES. On ne s’y trompe pas, KLANG, puisque c’est le nom du troisième LP des Londoniens, remet le groupe sur les rails d’un post punk branleur. Ruer dans les brancards, chancelant, la tête dans le guidon, les genoux éraflés. The Rakes ont dix ans d’âge moyen, soit seulement un an de plus que les Black Lips. pour situer. Du coup, on peut s’y mettre aussi : KLANG, selon nos recherches, c’est, à choix, une commune française de la Mosell, une rivière de Malaisie traversant entre autres Kuala Lumpur, une commune malaisienne du Selangor. Ou l’album des Râteaux (en version française) donc.

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Ian Gillan

Le charismatique Ian Gillan nous revient, entre deux tournées Purple, avec un nouvel album : ONE EYE TO MOROCCO assez éclectique musicalement comme à son habitude. Les communiqués de presse ont évoqué une forte ressemblance avec l’album GILLAN / GLOVER de 1988. C’est effectivement le cas et j’ajouterai un soupçon de DREAMCATCHER ( 98 ) et une pointe de NAKED THUNDER ( 89 ). Le résultat est au final assez mitigé et je ne vois pas très bien où a voulu en venir Ian Gillan. Tout d’abord, la production ne tient pas la route et la première impression est d’écouter l’album en version compressée mais malheureusement, c’était déjà le cas sur les précédents LP solo, seul TOOLBOX s’en sortait à peu près bien. Le tracklisting, mal agencé, ne prédispose pas non plus à se mettre dans la poche l’auditeur.

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The Aliens

Tenté par une bonne tartine de naïveté au miel d‘Abbaye? The Aliens a tout pour plaire, à commencer par un morceau dont le titre est répété en boucle par un chœur des plus fervents: "Amen". Le reste n’est pas beaucoup mieux et surtout pas beaucoup plus fourni au niveau des textes. L’hymne à la theremin se résume en quatre phrases très « … la praline » . Tout aussi dégoulinant, gnan-gnan et de surcroît plaintif, Dove Returning fait perdre toute patience à une chroniqueuse pourtant jusque là très dévouée. Les mêmes chœurs saoulent encore leur publique dans un "Everyone" qui passe son temps à regarder le soleil entre deux lalala brillamment dénichés Dieu sait où. "Luna" varie les plaisirs en offrant une expérience d’art moderne digne d’une visite au zoo. Petite cerise sur ce gâteau avarié, "Magic Man" se foule de ce qui pourrait presque porter le nom de paroles entre deux yayaya.

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Megapuss

Quel drôle de nom, quelle drôle de pochette. Derrière cette étrangeté se cachent Devandra Banhart et Gregory Rogove de Priestbird. A ceux-ci se joint, entre autres, Fabrizio Moretti (The Strokes). Un gage de qualité ? Un Supergroupe ? Non, plutôt un side-project, et en général sans structure ou songwriting…

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