Chroniques CDs

The Jayhawks

Tout au long de leur carrière (grosso modo 1987-2004), les Jayhawks ont été une incongruité totale. C’est ce qui a toujours fait à la fois leur charme (sur le plan artistique) et leur malheur (commercialement parlant). Mais il faut dire que débarquer fin 1992 (leur premier album, BLUE EARTH, paru en 89, était passé totalement inaperçu), au moment où l’Amérique toute entière pogotait au son de Nirvana, de Pearl Jam ou de Soundgarden, avec un album de country-folk-rock (HOLLYWOOD TOWN HALL) rempli de mélodies sublimes et d’harmonies gorgées de soleil n’était définitivement pas le moyen rêvé pour parvenir à vendre des disques chez l’Oncle Sam. Dommage…Les Jayhawks se sont formés au milieu des années 80 sous la forme d’un trio mené par un leader-songwriter-chanteur-guitariste nommé Mark Olson. Lors d’un de leurs tout premiers concerts, l’un des rares spectateurs présents dans la salle se présente à eux : il se nomme Gary Louris, il est lui-même aussi chanteur et guitariste. Le trio finit par l’engager en tant que quatrième membre. Le groupe ainsi constitué compose, tourne, enregistre un disque qu’il fait presser lui-même à quelques milliers d’exemplaires seulement (disque totalement introuvable aujourd’hui) et sort son premier vrai album, BLUE EARTH, en 89. Ce premier album propose une musique très folk, très country, très roots, encore très marquée par ses influences (Gram Parsons, Neil Young, The Byrds, etc) comme on peut le constater sur les deux extraits proposés sur cette compilation nommée MUSIC FROM THE NORTH COUNTRY (parmi lesquels « Two Angels » qui sera retravaillé sur l’album suivant).

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Florence And The Machine

Florence And The Machine n'a rien d'emo comme pourrait le suggérer la pochette de l'album. Elle ne fait non plus pas dans la métallurgie. Elle vient juste de sortir le disque euphorique de l'année.

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The Dandy Warhols

The Dandy Warhols se manifestent enfin. Reste que cette sortie discographique ne présente rien de nouveau mais tente bien de réhabiliter leur grand album incompris, Welcome To The Monkey House, d'une façon suspecte.

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Slow Club

Laissez-moi vous introduire au Slow Club. A la guitare et au chant, Charles Watson. A la guitare et au chant, Rebecca Taylor. Parce qu’à deux c’est mieux, ils ont créé cette entité après le split du groupe de Sheffield, The Lonely Hearts. Et force est de reconnaître qu’avec la sortie de leur premier album, YEAH, SO ?, le Slow Club n’aura pas de peine à dépasser la – petite – renommée de leur ancien groupe. De là à dire d’eux qu’ils sont les nouveaux Moldy Peaches, il y a un pas qu’on hésiterait à faire… Tout adorables que sont les douze titre du LP, rien ne semble approcher la déglingue créative du feu duo réunissant Adam Green et Kimya Dawson. The Independant s’interrogeait sur le groupe par un présomptueux : « pourraient-ils être la réponse anglaise aux White Stripes? » Pas facile aujourd’hui de lancer un groupe indé dans le grand bain. A force de comparer sans raison, ne casse-t-on pas le joujou ? Optant finalement plus pour un folk bon enfant qu’un anti-folk revendiqué, Slow Club n’est franchement pas loin de la niaiserie des Ting Tings. Bienvenue dans le royaume du lisse…

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Tinariwen

On ne parle ici que trop rarement de musique africaine. Alors que, pendant ce temps là, certains missionnaires occidentaux, à l’instar de Damon Albarn, contribuent à démocratiser l’écoute d’un genre trop souvent étiqueté World Music –par comodité- mais vidé de ses capacités d’influences. A propos d’influence justement, comment ne pas aborder cette mini polémique qui s’est formée en 2008 autour des groupes indés citant à tort et à travers des artistes tels que Fela Kuti, Ousmane Kouyaté, Issaa Bagayoo ou même Amadou et Mariam, entre kwassa kwassa, afrobeat et zouk ? Vu par un petit blanc bec, cette vague africaine dans le rock occidental surprend puis ne peut que passionner. Au point de se demander comment on avait fait sans jusqu’alors ? Certains ne s’en s’ont pas trop préoccupés et ont continué leur long chemin musical, à l’instar de Tinariwen. Honnêtement, les emprunts successifs de Vampire Weekend, Foals, Yeasayer, Dirty Projectors et j’en passe sont à des années lumières du blues proposé par ces touaregs du Mali.

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Dinosaur Jr

Dinosaur Jr est de retour et nous livre son deuxième album (après BEYOND en 2007) depuis sa reformation avec le line-up original (avec Lou Barlow, qui avait quitté le groupe en 1989, à la basse). Confirmant que le groupe est bel et bien de retour et que leur reforma

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Billy Talent

Billy Talent nomme ses albums comme l’avait fait Led Zeppelin à l’époque. I, II puis III maintenant, pour cette sortie 2009. Mais n’y voyez pas plus de ressemblance. A part peut-être cette obsessions à martyriser les grosses guitares. Billy Talent ne possédera pas contre jamais le succès critique de ses glorieux illustres. Par contre, ils savent comment se retrouver numéro 1 des ventes lors de la sortie de leurs deux premiers albums, notamment en Allemagne et au Canada. Et la recette ne change pas vraiment pour III : produit par le routinier des gros bras Brendan O’Brian (AC/DC, Pearl Jam, Soundgarden), ce LP permettra au groupe de continuer de remplir les salles et bientôt les stades du monde entier au rythme où ils vont. La grosse machine de guerre à l’américaine, sans pitié et sans répit.

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St. Vincent

Bien belle réussite pour le deuxième album d’Annie Clark également connue sous le pseudonyme de St-Vincent. Petite analyse technique de cet artisanat avec notre expert en musicologie.Cette œuvre est le résultat d’un travail personnel de cette songwriter multi-instrumentiste américaine vu qu’elle a approximativement composé et joué la totalité de l’album qu’elle a enregistré grâce au programme garage band. Le processus est intéressant et ne laisse qu’imaginer de bonnes choses quant à la qualité de l’album. Et, en effet, mon imagination ne fut pas déçue. Tout d’abord la voix de St-Vincent est très séduisante et mérite toute notre attention. Sa beauté n’est ni niaise ni vide de sens ou superficielle, sa voix est le symbole d’une sorte beauté remplie de sagesse, de sérénité. Pourtant, St-Vincent ne fait pas preuve d’autosuffisance quant à sa voix. Elle construit en effet une musique relativement complexe, principalement du point de vue rythmique, qui, amputée de la voix qui reste tout de même l’élément principal, garde une totale crédibilité. St-Vincent s’amuse énormément avec les structures rythmiques composées et superpose avec aisance des constructions binaires et ternaires par exemple. Dans le premier titre, "The Strangers", la musique ainsi que la voix peu se comprendre sous la forme d’un standard 4/4 binaire, c’est-à-dire la construction rythmique la plus utilisée depuis quelques dizaines d’années. Mais pour ne pas se contenter de cela, elle y ajoute une partie, une descente de gamme jouée au keyboard, qui est en fait composée en ¾. Il y a donc un décalage entre ces deux constructions rythmiques différentes, décalage qui se résout toute les trois mesures de 4/4, pendant que quatre cycles ont le temps de défiler en ¾, vu que le plus petit dénominateur commun est 12. Afin de citer un deuxième exemple, le troisième titre, "The Neighbors" est très éloquent quant

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Jeremy Jay

Sorti ce printemps, SLOW DANCE annonce un artiste ô combien attachant, le timide Jeremy Jay. Dans une pop bricolée mais tenant la route, renvoyant à Neil Young parfois, à la new wave aussi, ce « charming man » se profile comme le parfait outsider de l’année. Car il sait tout faire. Il y a cette parfaite ritournelle “Gallop“, tout en écho faussement glacial et en rythmique entêtante à coup de claquement de doigts et d’une batterie sommaire. Bien joué Jeremy, on lève une première fois le pouce. Voici avec ce titre une parfaite entrée en matière pour entamer une danse illusoire, comme si l’on se complaisait dans une situation rêvée. En effet, SLOW DANCE semble être en lévitation, sans date ni destination. En déclinant une recette personnelle et toute en agilité, cet album possède une homogénéité dépossédée de répétition : tous frères et sœurs, les dix morceaux ont chacun leur propre histoire, leur propre caractère, leurs petites idées. Pas de remplissage donc… Dans cette unité de corps et d’esprit, on retiendra les deux extrémités. “We Were There“ pour débuter et « Where Could We Go Tonight ?“ pour terminer : électriques, accompagnés d’un clavieret, ils donnent un cadre à ce SLOW DANCE, sans quoi on pourrait parfois être désabusé. Ce continuum n’inspirera en effet pas les esprits pressés et amoureux des singles évidents.

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Ten Years After

Ten Years After s’était produit le 19 juin à Sierre dans le cadre du Blues Festival. Retour - tardif - sur le concert d'un groupe mythique en plein retour de mode de Woodstock, 40ème anniversaire oblige...

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