Chroniques CDs

Mùm

On avait quitté Mùm avec le spendide GO GO SMEAR THE POISON IVY (paru chez Fat Cat Records), album qui leur avait permis de dépasser leur petite renommée de groupe qui faisait dans la discrétion une pop bricolée. Pour rappel, Múm fut créé en 1997 par Gunnar Örn Tynes, Örvar Þóreyjarson Smárason, et les sœurs jumelles Gyða et Kristín Anna Valtýsdóttir. En 2002, Gyða quitta le groupe pour reprendre ses études. Puis ce fut le tour de sa sœur en 2006. Avec son cinquième album, le groupe islandais ne change pas franchement son approche musicale: voix innoncente, electronica très très délicate, atmosphère introspective. Il y a toutefois des petites excitations comme sur ce "The Smell of Today is Sweet Like Breastmilk in the Wind", sorte de dance lo-fi, où les violons ne sont toutefois jamais très loins, ou encore "Prophecies & Reversed Memories" et Kay-Ray-Kù-Kò-Kex". Une révolution rythmique pour Mùm ? On pense néanmoins à ce virage similaire qu'a pris leur compatriote Sigur Ròs, optant pour une pop lo-fi plutôt qu'un electronica timide. "Hullaballabalù", outre son amusant titre, recèle d'une grandiose escalade harmonique. Le titre de l'album est trompeur disions-nous: le morceau "Sing Along" finira de nous convaincre sur cette entourloupe, avec ses couplets scandés avant de verser sur un refrain précieux tournoyant entre un synthé et une batteriemalicieuses. Pour terminer cette énumération non exhaustive des "morceaux à chanter à tue-tête que tu ne connais pas", le placide final, " Ladies of the New Century", où le groupe islandais renoue avec ses premières amours pour un morceau contemplatif en forme de mini feu d'artifice. A prendre le temps d'écouter, dans les buissons, entre l'étang et le hamac. La ville est le pire cauchemare d'une telle musique

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The Loops

A priori le rock suisse n’est pas aussi tendance que la scène londonienne et ne regorge pas de grands artistes de renommée. Cependant il n’est pas rare de tomber sur une petite merveille de temps à autre. C’est le cas avec le deuxième album des Loops BUT THE BIRDS. Le groupe de Winterthour a radicalement changé de style entre ces deux albums et l’arrivée de Claudio Landolt au chant n’est pas innocente. Le groupe se décrit comme faisant du moderne retro-rock avec des chansons qui nous hante lorsque l’on dort… Et c’est vrai que l’on replonge dans de vieilles époques à l’écoute de certains morceaux des Loops. On pense notamment à Deep Purple sur "Hammer me Down" avec un orgue Hammond retentissant.

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Laura Gibson

Après la fureur estivale, voilà un sympathique disque folk à écouter, non pas déjà au coin de la cheminée, mais en regardant les feuilles tomber cet automne. Laura Gibson, avec son Beasts of seasons, séduit en effet par la sobriété de la production musicale et sa voix charmante et délicate. Dès lors, pas étonnant que l’on puisse voir la chanteuse américaine en tournée avec Alela Diane cet automne. Et si sur la platine la songwritter réussit à convaincre, les intéressés pourront vérifier cela en live puisqu’elle jouera, accompagnée par son groupe, au Palace à Saint-Gall le 28 novembre 2009. Complètement dans la suite de la tendance « Jolie jeune femme talentueuse chante et joue de la guitare acoustique près d’une cascade ou à l’orée d’un bois avec une plume dans les cheveux », l’écoute de ces neuf titres nous plonge dans un univers végétal et animalier, un brin mystique. L’auditeur ne sera donc pas surpris d’être emporté par le dynamique Spiritual ou le plus sombre Funeral song.

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Cats On Fire

La première chose qui frappe à l’écoute et à la vue de Our Temperance Movement, deuxième et nouveau disque des finlandais de Cats on fire, c’est la terrible impression qu’à force de vouloir trop bien faire, on perd de son originalité et de sa force de frappe. Mais on ne pourra pas leur reprocher de ne pas nous avoir prévenu : « tempérance » est le qualificatif idéal pour décrire l’ambiance de ces dix titres. Et ça commence par la voix de leur leader, Mattias Björkas, qui se révèle assez pauvre à l’écoute et dont l’interprétation qu’il donne de ses textes, pourtant plein d’humour et finement écrits, ne convainc pas entièrement. Musicalement, rien de très neuf dans le monde de la pop rassurante, mais quelques titres sont un peu plus efficaces, comme le single Tears in your cup ou Garden lights. Au final, malgré (ou à cause) de belles compositions bien orchestrées, l’ensemble reste une déception puisque, hormis de trop rares sursauts au milieu du disque, l’entiérté brille par son manque d’énergie et de singularité. Dommage. Et si la Finlande a pu engendrer Aki Kaurismäki, on ne perd pas espoir que les Cats on fire se rebiffent et nous surprennent une prochaine fois.

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Muse

Nous avions quittés Matthew Bellamy et ses compagnons en 2007 à la suite de deux concerts exceptionnels dans le mythique stade de Wembley. Environ 100'000 personnes par concert, c’est correct. Le CD / DVD de ce show, HAARP est sans équivoque : Muse est un groupe monstrueux. L’énergie dégagée sur scène par les trois musiciens est incroyable. Talentueux, fous, mégalomanes, il y a tant de qualificatifs pour décrire ces trois gars de Teignmouth. Jusqu’où iront-ils ?

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Jay Reatard

Deuxième véritable album solo pour l'as des as du punk dernière génération, le bientôt cultissime Jay Reatard. Au programme: des hymnes punks à la pelle.

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Wye Oak

Tiens tiens. Encore une petite perle folk-pop pour cette année 2009 avec la sortie du deuxième album de Wye Oak, intitulé THE KNOT. L’an passé, le duo de Baltimore avait sorti son premier LP, IF CHILDREN, qu’on plaçait aux côtés des influents – à raison – Yo La Tengo. Pas mal pour le premier essai d’un groupe au nom d’un chêne, emblème de l’Etat du Maryland… A l’origine, une quête désespérée de musiciens pour renforcer le groupe, et puis, finalement, on se contente de ce que l’on a. Et ça leur va très bien : « en terme d’enregistrement, être un duo n’est pas vraiment limitant car en studio tout est possible » explique simplement Andy Stack, le batteur. Le résultat est lui aussi satisfaisant, tant les pistes explorées sont multiples. Une sorte de longue route à parcourir des centaines de fois, avec un thème différent à chaque fois. A ce propos, on apprécie par exemple "That I Do", en mode lévitation avec 2-3 excellents plans de guitare joués sobrement et quelques échos vocaux.

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Oslo Swan

Le disque n’est pas encore sorti que déjà pas mal de monde s’enflamme pour Oslo Swan. Nom étrange, atmosphère particulière, qui se cache derrière ce groupe ? Oslo Swan est un duo français composé de Stefan et guyrOOts (ce nom est juste énorme). Les 2 musicos se sont rencontrés il y a 2 ans et le résultat de leur collaboration arrivera dans les bacs mi-octobre. Le duo s’est fait connaître grâce à myspace et le succès pointe déjà son nez avant que l’album soit sorti. Toutefois, n’y voyez pas là LE truc de l’année… Bien que tout le monde encense ce groupe, nous avons eu de la peine à suivre le mouvement. Peut-être parce que nous ne nous appelons pas Lordsofpop et que l’ensemble nous a paru un brin léger. Prenons par exemple le titre « Doesn’t Matter What U Say » que les surfeurs de la toile semblent apprécier, comment ne pas être saoulé par le refrain « na na na na na » qui sonne enfantin au possible ? Vous pourrez juger par vous-mêmes, grâce à la vidéo juste en bas. Et parmi tous les titres présents sur l’album, combien sont en remplissage ? On retiendra quelques titres qui sont acceptables, voire bons (Everlasting, Bird, Sunny Day), mais dans l’ensemble, cet album est dessous des attentes. Rien qu’au niveau du son, il y a quelque chose d’insupportable dans le synthé, on se croirait dans un dessin animé. Ce qui est dommage, car les compos sont loin d’être mauvaises, les 2 musiciens ont du talent. On citera encore les 2 reprises, « Frankly Mr. Shankly » des Smiths, toujours dommage ce synthé… Et « Boys Don’t Cry » des Cure, qui n’est pas mal du tout. Beaucoup de potentiel, mais 2-3 trucs qui ne passent pas du tout. A voir si le succès sera au rendez-vous, suite en octobre.

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Wild Beasts

Il y a d’abord ce titre affolant, "We Still Got The Taste Dancing On Our Tongues" où les falsettos de Hayden Thorpe opèrent en réminiscences d’Antony Heagerty. On n’avait pas entendu pareille beauté depuis les derniers faits d’armes des sous-estimés Islands. Comme chez les XX, on ne s’embarrasse pas de milles

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Alexisonfire

Voilà exactement ce qu’il fallait en cette rentrée. Un bon vieux disque de post hardcore, histoire de remettre l’église au milieu du village. Ca braille, ça chie, ça envoie, ça fait plaisir ! D’autres questions ? Les Canadiens d’Alexisonfire sortent leur quatrième album OLD CROWS / YOUNG CARDINALS et on vous promet que ça va réveiller les cancres au fond de la classe qui dorment près du radiateur. Ils sont enfin distribués en Europe grâce à Roadrunner. Merci les gars, ça aurait été con de louper ça. Le chanteur, George Pettit, alterne son chant avec des voix typiquement hardcore, où il pousse en criant et des voix plus passe-partout, relativement claires. La combinaison est assez subtile et se fond à merveille avec le style proposé. La première partie de l’album est d’ailleurs plus rythmée, ça va assez vite et ça cogne. On commence par "Old Crows" qui martèle avec son refrain « We are not the kids we used to be ». Tout de suite on comprend ce qui émane du groupe et on est calmé. Les morceaux s’enchainent sans trop de difficulté, l’auditeur n’a pas d’autres choix que de recevoir toute cette énergie en pleine face. Et bam ! Une approche plus progressive est à signaler dans le très bon titre "The Northern". Des couplets assez doux et on envoie la sauce pour le refrain. Les deux styles de voix se mélangent sur le refrain, on entre dans une autre dimension. L’album se clôt avec deux titres totalement opposés. Le très calme "Burial" qui n’apporte pas grand-chose. Ça change un peu, mais on se rend compte qu’Alexisonfire est avant tout un groupe qui doit envoyer sec pour être crédible. Ils se rattrapent bien sur le dernier titre "Wayfarer Youth" qui lui met un terme comme il se doit à ce très bon album.

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