Chroniques CDs

The Jim Jones Revue

Il y a presque un an, je suis tombé chez mon disquaire préféré sur un vinyle avec photo d'un vieux piano sur la couverture, en tournant le 33 tours, je découvrais une image d'un mec fringué comme dans les années 50 avec une Gibson vintage et l'air complètement possédé. Rapidement je me suis dis "ça me semble sympa tout ça". En faisant tourner la galette, je comprenais que je ne m'étais pas trompé. La musique qui sortait de cet album (intitulé simplement : THE JIM JONES REVUE) était si puissante et si distordue que je ne pouvais pas m'arrêtais de bouger ma tête et même mes pieds. Du rock'n'roll à la sauce vintage complètement surboosté par une patate et une violence des plus punk. Les morceaux semblaient être du Jerry Lee Lewis à 24 ans ayant écouté pendant des heures le MC5 et n'ayant pas oublié de se shooter au speed. Pour résumer tout ça, on pouvait dire : The Jim Jones Revue m'ont vraiment claqué la gueule dans le jukebox.

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Venyce

Peut-être, avez-vous eu la chance de voir Venyce lors de leur mini tournée helvétique ? Rappelez-vous, fin novembre-début décembre 2009, ils étaient de passage par l’Usine de Genève, par le Bleu Lézard de Lausanne et ils ont encore joué à Neuch et à Nyon. Ca ne vous dit rien ? Dommage, vous êtes passé à côté d’un chouette concert. Pour vous rattraper, il est toujours possible d’acquérir leur dernier EP, MISSING PERSONS. Six titres qui résument bien l’énergie et le rock psyché parfois un peu fou de Venyce.

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Nick Oliveri

Tout le monde se rappel du charismatique bassiste des Queens of the Stone Age, toujours barbu, parfois tout nu, et surtout complètement fou et hardcore. Il impressionné par sa présence et par sa façon de crier dans le micro sur certaines chansons. Mais également par le fait de savoir écrire de belles chansons comme "Autopilot" et "Gonna Leave You". Après s'être fait virer des QOTSA pour apparement violence domestique, Nick se mit à bosser sur son projet solo de punk-metal Mondo Generator, sortant des albums inconsistants mais restant fidèle à lui-même. Voilà que Nick sort DEATH ACOUSTIC, un album acoustique ? Oui, mais un album punk. La voix est toujours autant criarde, le son est toujours très dur, et c'est bien ça le problème. On a l'impression d'entendre du "Mondo Generator", mais en panne d'électricité. On se demande également pourquoi cette vague de nostalgie. Beaucoup de reprises (les Misfits, G.G. Allin - tapez son nom sur google pour ceux qui ne connaissent pas, vous allez vite comprendre), les Dwarves (dans lesquels officiés Nick), Danzig et bien sure QOTSA. Le tout enregistré dans la plus grande simplicité. Même si on reconnaît le talent, on a bien du mal à accrocher. La version de "Gonna Leave You" est magnifique et on aimerait que le barbu chante plus souvent comme cela. Mais rapidement, il retrouve sa voix dur et agressive qui ne correspond pas à sa guitare acoustique.

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Stereophonics

De Cwmaman, Pays de Galles, un groupe qu'on adore détester du côté des rock critics. Oui mais bon, que leur reproche-t-on? Tentative d'explication via la sortie de leur huitième album studio. A la manière d'un U2 gentiment garage, ce nouvel album des Stereophonics s'ouvre sur un "She's Allright", immédiatement suivi des chœurs a la Weezer d'"Innocent", démontrant qu'en matière de compos tout public le groupe n'a rien perdu de son savoir faire. Du coup, ce KEEP CALM AND CARRY ON, en souvenir d'une affiche imprimée pendant la seconde guerre mondiale par le gouvernement britannique pour inciter la population a garder son calme dans les épreuves, cet album, donc, ne devrait en rien changer l'avis que chacun se fait du groupe. L'electro-pop de "Beerbottle" n'y fera rien, les Stereophonics ont maintenant acquis leurs lettres de noblesse en matière de musique grand public et même si le ton se durcit, le temps d'un "Trouble", il y a peu de chance que la chanson, superbement composée évidemment, n'écorche les oreilles de qui que ce soit. Et si d'aventure quelqu'un avait pu être blesse par ce relatif assaut sonore, le bien nomme "Could You Be The One?" Devrait lui permettre de retrouver ses esprits.

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Mustang

Adulé par la presse, groupe français de l’année 2009, album révélation, chroniques dithyrambiques, le grand retour du rockabilly, voilà à peu près ce que l’on peut lire sur le groupe Mustang. Les jeunes musiciens de Clermont-Ferrand sont en effet sortis des sentiers battus pour pondre un album étonnant. Fini les mèches tombantes dans les yeux, on est bien loin des ambiances indie rock et shoegaze du moment. Avec Mustang, on ressort le gel à cheveux pour se faire la coupe la plus retro possible. Dignes représentants de la scène rockabilly, les Mustang ont grandi aux sons d’Elvis, de Bo Diddley, de Buddy Holly et autres légendes du rock 50’s.

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Savoy Grand

Vibraphone, percussions, double basse, trompette, piano avec néanmoins, quand même, guitare et batterie, voilà un groupe de Nottingham qui n'a pas choisi le plus conventionnel des line-up pour nous livrer un album de pop précieuse douce et rêveuse. Le premier mot qui vient à l'esprit à l'écoute des 9 titres du disque est "paresse". Non pas dans la composition et l'écriture des titres, très travaillés par contre, mais plutôt dans les ambiances développées. Le chant du guitariste Graham Langley, traînant et fragile, sans jamais être ennuyeux, venant se poser sur de jolies petites mélodies tranquilles rappelant qui Eels, qui Labradford. Mais au delà de l'homogénéité et de la perfection des titres, au delà de leur interprétation sans faille, c'est l'utilisation d'un instrument trop rare dans la musique actuelle qui force le respect: le silence. Un peu à la manière d'un Madrugada acoustique, Savoy Grand en parsème ses chansons avec une perspicacité chirurgicale. Evidemment les fans de Sepultura, Prodigy ou Aqua risquent bien de se montrer totalement réfractaires à cette musique, mais tant pis pour eux, leurs fin de soirées amoureuses ou leurs dimanches matins flemmards n’en auront que moins de goût.

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Fryars

Sorti en début d'hiver, Dark Young Hearts de Fryars est une véritable pépite d'un autre temps. Celui d'il y a 30 ans plus exactement. Et non, ce n'est pas mauvais, comme on pourrait s'y attendre.

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Fairguson

Les groupes français s’attaquant au répertoire américain sont de plus en plus nombreux, on pense rapidement à nos voisins d’Annecy Coming Soon, mais d’autres suivent leurs traces. Chanter en anglais c’est une chose, presque tout le monde y arrive, mais trouver les compos et le son US en est une autre. Les parisiens de Fairguson ont réussi ce coup, à savoir n’avoir plus rien de français, ni même d’européen dans leur musique. Thomas Sadoun et sa joyeuse bande d’acolytes revisitent le folk US des 70’s avec une touche de modernité et un soupçon d’originalité.

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Boxon

Boxon, c’est quatre jeunes garçons dans le vent de Paris. Pour leur baptême dans la grande vie musicale (leur premier clip est diffusé sur les grandes chaines, les critiques semblent enchantées et leurs chansons en ligne sur myspace sont de plus en plus écoutées), le groupe nous concocte un premier opus vraiment prometteur. Dans la scène rock française, où tous les groupes tendent à se diriger vers du métal de plus en plus lourd, l’arrivée de ce Baptême du feu est une agréable surprise, pas révolutionnaire en soi, mais elle nous donne envie de se reconfesser au vieux rock francophone. Pas de quoi mettre un véritable boxon sonore dans les oreilles, c’est du soft, du rock français dans la pure tradition entre les sixties de Jacques Dutronc, du rock folk et même Téléphone dans la période New York avec toi (légèrement rock and roll). Rien de ravageur, de lourd, même pas de guitares saturées, et pourtant, c’est tout simplement génial. C’est frais, vivant, c’est de l’old school complètement dépoussiéré ! On est bien plus loin que la pale copie, que l’hommage même. C’est un style que Boxon s’est totalement réapproprié. Donc pour le premier coup, c’est déjà de l’abouti, du maitrisé. Même si le groupe aime citer ses références dans les paroles : Brel, Gainsbourg, Ferrer, Dylan, Dutronc et le cinéma plutôt retro, entre les films de gangsters et les westerns. Plus vraiment leur génération, mais ces classiques-là sont vraiment maitrisés !

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Dizzee Rascal

Le kid le plus new rave du hip hop ne rate encore une fois pas une occasion pour se faire remarquer. Hier pape du grime, avec des titres limites rock comme le canonier "Sirens" en 2007, plus overground qu’underground, Dizzee Rascal ne baisse pas la garde avec son quatrième album, TONGUE N’CHEEK. Reste que Dylan Mills semble avoir dit au revoir au grime hardcore pour s’orienter vers, hum, des choses plus mainstreams. Notez donc la participation du très tendance Calvin Harris ainsi que des curiosités Tiësto et Armand Van Helden. A 24 ans, il fallait oser, quand on connaît le pedigree des sus-cités et lorsque un sale son de clavier nineties résonne sur "Bonkers", titre d’ouverture (le seul raté en fait). Une escalade d’effets où la voix de Dizzee se fourvoye dans le décorum. Ca groove plat. "Road Rage" est lui un hip hop ludique, propre sur lui, fun, bon pour déclencher une petite émeute du côté des bons dancefloor. Ambiance qu’on rendra joviale avec le tube – et quel tube – "Dance With Me", à filer la nausée à Kid Cudy et Jay-Z réunis. Clavier omniprésent, chœurs de Harris et Chromeo, breaks passionés, refrains déments et surtout ce putain de flow de Dizzee, qui touche ce à quoi il aspirait : un morceau de pop parfait.

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