Chroniques CDs

Taylor Hawkins & The Coattail Riders

Second opus du groupe Taylor Hawkins & The Coattail Riders, ce Red Light Fever et une apologie du power chord. Un album rock, oui, avec tout ce que le terme rock peut comprendre. Développement avec un nouveau venu dans la maison. Sans connaître et au vu de la configuration (guitare, basse, batterie), on aurait pu s'attendre à un album grunge et pêchu, ou simplement modeste. C'était sans compter des invités de marque et une production archi-léchée. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce second album commence en grande pompe. Nul besoin d'écouter plus de trente secondes pour sentir le « trop-plein ». "Not Back Luck", titre introductif, annonce vite la couleur, à en juger son introduction. La suite est lourde et bien posée, une section rythmique carrée et rentre dedans. Le refrain survient en bourreau, les chœurs à la Queen se font leur place. Puis solo de guitare. Les guitares d'ailleurs, on en entend au moins trois ou quatre suivant les morceaux. Distortions ultra compressées et solos fitness sont le plat de résistance. Ça nous éloigne encore un peu du trio type garage. Assemblant des structures rock tout au plus basiques et des fioritures omniprésentes à la guitare, le groupe maintient toutefois une cadence puissante et exaltée, alternant entre passages calmes et passages plus destructifs. Guest stars de l'album, Brian May (Queen), Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters) et Roger Taylor (Queen) font la part belle au rock lourd et hi-fi qui parsème la galette (à noter que Taylor Hawkins n’est nul autre que le batteur des Foo Fighters, batteur-chanteur ici avec les Coattail Riders).

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The Ruby Suns

On croirait presque que Vampire Weekend et Animal Collective ont enfanté d’un rejeton. Tout faux, il s’agit d’un groupe néo-zélandais (Auckland) : The Ruby Suns. Pseudo-groupe dirons-nous car pour son troisième album la composition a encore changé. Ryan Mc Phun, tête pensante est lui bel et bien toujours présent, accompagné cette fois de huit musiciens. Au programme, des influences world, ainsi que le veut la tendance du moment.

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Marygold

Pas très connu en Romandie, le groupe lucernois Marygold est en activité depuis déjà quelques années et sort régulièrement des albums. I HAVE TO STAY TO SEE HOW THE STORY ENDS est déjà leur 4ème disque. Pour ce dernier opus on ne pourra par contre pas parler de CD car le groupe lucernois sort ses titres seulement sur vinyle, clé USB et en téléchargement digital. Assiste-t-on à la fin du compact disque ? Radiohead avait lancé ce mouvement en proposant IN RAINBOWS en téléchargement libre. Par la suite le CD est tout de même sorti pour les inconditionnels du format compact. On assiste ces derniers temps au grand retour du vinyle. Les « plaques » sont à la mode et beaucoup d’artistes utilisent à nouveau ce bel objet au passé glorieux. Soyons réaliste, Marygold n’a pas encore la popularité de Radiohead et son originalité de format ne va pas mettre à mort le CD

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Male Bonding

Les Male Bonding du très hip quartier de Dalston à Londres signe un album réactionnaire et sans émotion. On vous expliquera que c’est un effet naturel. Après une période d’ouverture où le rock s’est ouvert à différentes influences et a emprunté de nouveaux chemins, il doit y avoir un nécessaire ressac. C’est ce que j’appellerai plutôt un retour de bâton. Ce NOTHING HURTS, c’est un déni de tout ce qui a été fait ces dernières années, par exemple par Animal Collective ou MGMT pour revenir à un punk de type californien des plus traditionnels. Un truc très blanc, pas du tout dansant et hyper phallique (le nom du groupe signifie d’ailleurs « amitié masculine »). Vous aimiez ces concerts, où c’était quelque chose de plus que du rock, où chacun dansait. Voilà le retour des soirées à 95% masculines où tout le monde hoche la tête pour signifier que le batteur ou le guitariste joue fort. Ce retour n’a rien de naturel, il faut le juger pour ce qu’il est, c’est-à-dire réactionnaire.

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Hole

Nous ne rêvons pas, il s’agit bien d’un album de Hole ?? Il faut dire que l'on a d’avantage l’habitude d’entendre parler de Courtney Love dans la presse à scandale que dans la presse musicale. Entre droit de garde, frasques, procès, dope et j’en passe, il y avait de quoi alimenter la presse people quotidiennement. Cette fois-ci Courtney Love est bien de retour pour nous parler musique et c’est une très bonne nouvelle. Nous avions quitté Hole en 1998 (C’est plutôt Hole qui nous avait quitté) avec un disque incroyable, CELEBRITY SKIN, où les tubes s’enchainaient l’air de rien avec un facilité déconcertante.

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Happy Birthday

Deux mecs + une fille + zéro innovation = un album kitch mais rempli de chansons imparables. Et dire que personne n’y avait songé avant. Appeler son groupe Happy Birthday. En même temps, c’est pas terrible comme nom. Mais ça évoque plein de choses : le sucre, les cadeaux, les premières booms… Et là, c’est clair que ça colle. Happy Birthday n’essaie pas de révolutionner la musique, ils égrènent des titres simples qui provoquent une adhésion immédiate. Ces chansons ne sont pas des œuvres mélodiques, elles sont vraiment à l’opposé de ce qu’a fait MGMT sur CONGRATULATIONS. Mais ce sont de véritables cadeaux pour l’été qui vient, des sucreries qui collent aux dents. Dès la première chanson "Girls Fm", chaque auditeur aura fait son choix, soit on déteste, soit on est étonné de ne pas détester. On s'était pourtant promis de ne plus se laisser séduire par ces tubes power pop. Mais là, on baisse les bras. Ce tube incontestable est tellement simple, tellement direct, qu’on a un peu honte mais vraiment ça nous plait. Tout est vraiment très bien fait, les mélodies, c’est clair, ne sont pas originales, mais elles sont si parfaites qu’on croit vraiment être tombé sur un groupe pop des années 70, injustement oublié. La voix du chanteur, Kyle Thomas, joue avec côté en m

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Chew Lips

Premier album d’un groupe formé il y a un peu plus d’un an seulement. Surprenant de maturité. Electro-pop classique pourrait-on le définir. Leur premier single « Solo » avait fait le bonheur des critiques et pourtant celui-ci ne figure pas dans l’opus joliment intitulé « Unicorn ». Loin donc de se reposer sur ses lauriers passés, Chew Lips regarde résolument vers l’aven

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Gogol Bordello

Le débat est magnifique : Vous prenez le groupe Gogol Bordello, bien connu pour son extravagance, ses concerts mythiques, son ambiance de folie, ses brassages ethniques, ses influences tsiganes et tout ce qui va avec. OK ? Et vous ajoutez à cela un contrat en bêton chez une major avec un monstre de renomée à la production. Etonnant non ? Et pourtant c’est bien ce qu’il s’est passé avec le groupe américano-russo-ukrénien. On entend déjà les vagues de contestations des premiers fans qui regrettent le label indépendant qui les à fait connaître et crie au scandale. Gogol Bordello aurait-il vendu son âme au diable ?

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UNKLE

Cinquième album du projet UNKLE, né dans la tête des producteurs James Lavelle et Tim Goldswort. Where Did The Night Fall met à l'honneur, au niveau des têtes d'affiche, The Sleepy Sun, The Black Angels, Big In Japan ou encore Mark Lanegan. Loin d’un album à concept, les multiples collaborations de UNKLE auraient pu donner lieu à d’aussi multiples galettes. A peine s’habitue-t-on à une voix et à l’énergie dégagée qu’il est déjà temps de s’en séparer et de passer au suivant... Trop de featurings tueraient-ils le featuring ? Et bien non, au final, on reste dans cette ambiance un peu poussiéreuse et futuriste. Pour le meilleur… aussi déstabilisant soit-il. De l’électronique tranquile à écouter chez soi, au lit ou bien installé dans son canapé. Pour voyager, dans le train aussi, un son tout en beauté. Pas de Thom Yorke ni de Ian Brown cette fois, UNKLE semble s’être reposé sur l’instinct quant aux guests invités. Par choix ou par dépit, peu importe, ça colle. On peut néanmoins détacher deux courants : les voix féminines et celles masculines, apportant des couleurs totalement différentes. On ouvre - faisons abstraction de l’intro - avec "Follow Me Down", avec les Sleepy Sun. A en faire pâlir Björk de jalousie. Ajoutons à cela des sonorités indiennes pour plus d’exotisme et on obtient un assemblage superbe. Autre titre, autre univers avec "Joy Factory" feat. Autolux. Plus aérien, à la Massive Attack -qui surfent d’ailleurs sur la même vague mais se sont violemment ramassés il n’y a pas si longtemps avec leur dernier album. Passons…

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Jeremy Jay

On avait véritablement découvert Jeremy Jay lors de la sortie de SLOW DANCE, l'an passé, clavier et arrangements minimalistes, introduisant un érudit assez agréable. Petit artisan d’une pop qui ne vend que très peu, Jeremy Jay mérite notre attention. Arrêtons-donc une fois nos montres et apprécions l'ouvrage de cet américano-suisse: en effet, le longiline chanteur semble se moquer des étiquettes et encore moins des critiques. Outre le tube "Gallop", le précédent album semblait être en lévitation, sans date ni destination, totalement homogène. Bonne surprise donc de le retrouver si rapidement avec non pas un SLOW DANCE 2 mais bien une galette en tous points différents. Reste ce côté précieux, avec notamment cette pochette d'album parisienne, mais les guitares se font plus présentes. L'ouverture "As You Look Over The City" confirme les promesses de ce natif de Los Angeles: il voulait SPLASH plus rugueux, plus brut. Riffs de guitares à la Coxon donc sur le premier titre, sans pour autant être rock'n'roll. Comme une impression d'entendre des réminiscences des Smiths. Impression qui se confirmera tout au long de ce LP. Encore triste de la séparation des Organ? Jetez-vous sur SPLASH! Amoureux discret de Morrissey? Idem! Il faut entendre Jay se noyer en échos sur cette ouverture pour ne pas se tromper. "Just Dial The Number" s'inscrit lui dans la lignée du LP précédent, avec un piano hyper étudié à écouter la raie de côté.

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