Bumcello

Toujours aussi créatifs les deux compères reviennent aujourd'hui avec un album qui n'aura de cesse de nous bousculer avec beaucoup de délicatesse. La finesse par laquelle ils nous invite à pénétrer leur univers est tout simplement diabolique. Accompagné de Tommy Jordan, c'est en totale improvisation que les deux jours d'enregistrement accoucheront d'AL. Et le résultat est d'une efficacité redoutable! ça marche d’entrée! "jAcArAndA" qui ouvre l'album installe directement le tableau dans lequel Bumcello a décidé de nous emmener et notre premier réflexe est de se laisser porter par leur envie de nous faire rêver. Une toile ésotérique qui ne va servir que de fond, car dès "CoWBOY EnGINe" les accords beaucoup plus bruts donnent déjà de l'amplitude et de la complexité à cette trame qui sollicite notre curiosité.  

L'ensemble de cet album est du même acabit, un enchainement de variations de formes construites selon la ligne édictée, alternant les styles, les rythmes et les types d'instrumentations. Si la surprise de la première écoute est complète, le plus simple des enchantements se substitue à elle, dès les suivantes, celui propre à toute réussite musicale. De "hOW TO RiDE" à "CHaNGING EVErYtHINg", de "cELLO LaUGh" à "WeT", les variations sont légions et il est impossible de ne pas se faire surprendre par ces ondulations à la fois sinusoïdales et asynchrones.

 

 

C'est donc sans règle aucune qu'ils utilisent toute leur palette de couleurs pour composer les différentes couches qui vont donner le liant à la trame de base. Très structurée par endroits, elle s’avère être également plus décontenancée en d’autres, mais toujours référencée par les fondements mis en place. Des revirements opportuns et solides qui donnent une assise claire permettant de ne jamais se lasser. Dès lors il apparait clairement que cette approche rend leur musique totalement inclassable dans un seul bac.     

Un album aux multiples facettes, racé et sauvage, tendre et subtil, sournois et direct ; un amas de strates verticales qu'il est absolument nécessaire de traverser. Et le faire les yeux fermés et de manière déterminée donnent à cette traversée des accents d’une virtuosité si limpide qu’elle finit par devenir une ballade éblouissante de simplicité. Un vrai bonheur!

 

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