C’est un mini-événement pour notre si petit pays: les frères de feu d’une génération entière de rockeurs ayant vendu leur âme au Diable seront de passage en Suisse. Le Brian Jonestown Massacre est là, ce serait vraiment con de les louper!
On n’est pas vraiment certain que Dig! ait fait forcément du bien à Anton Newcombe, le leader de la troupe. On n’est pas non plus certain qu’il s’occupe d’un quelconque plan de carrière. Reste qu’en 2010, s’il existe bien encore un artiste de notre temps à n’avoir jamais triché, c’est bien de lui qu’il s’agit. Généreux au point d’être excessif tant avec ses fans ou son groupe d’illuminés qu’avec les médias (qui ne se souvient pas de son interview donnée à l’émission Tracks d’Arte, où l’Islandais d’adoption remettait gentiment à sa place le journaliste, tout comme il avait cloué le bec au co-fondateur de Lords of Rock, Boris Berger dans une interview épique). Récemment repris par des milliers de kids qui voyaient en le BJM le bon plan de la décennie (intégrité totale, classe renversante, des foutus morceaux bien assez nonchalents pour ne pas être passé sur un téléphone portable d’un mec à casquette, une attitude repoussante pour le CSA etc.). L’anti-Pete Doherty quoi, sur tous les plans, pour ce visionnaire d’une musique jadis sacrée et maintenant pilliée sans scrupule. Autant dire que ce concert dans la salle culte du Bad Bonn Düdingen devrait attirer des centaines de mecs à la sexualité navrante, de demoiselles utopistes mais qui ont bon goût: après tout, Anton Newcombe est le gendre parfait.
Laissons le mot de la fin à Monsieur Daniel Fontana, chef du Bad Bonn: “BJM, c’est plutôt une tempête de néo-psychédélisme salée au shoegaze et
au stoner qui use des musiciens et qui gagne des fans depuis 1990”.
Bad Bonn Düdingen, dimanche 2 mai, 20h30. 28 CHF