Bill Ryder-Jones

Ryder-Jones a pris de l’ampleur tout seul et cet album démontre à chaque morceau combien ce frêle garçon peut largement jouer dans la cour des grands. Tout d’abord, on est frappé par l’exigence et le classicisme de l’ensemble. Véritablement bande son d’un écrit post-moderne d’Italo Calvino intitulé "If On A Winters Night A Traveller", ce premier album solo est à la limite de la perfection musicale, oscillant entre une musique classique narrative et une bande originale dont seraient fiers les Ennio Morricone, Clint Mansell & Consorts.
IF n’a pas vraiment de titre introductif, ni de titre clôturant l’opus, mais les morceaux s’enchaînent et sont plus impressionnants les uns que les autres. Les magnifiques ballades sont d’autant de mini road movies avec un soupçon de baroque. De temps à autre, la voix de Ryder-Jones ne pose, douce, susurrante, comme un souffle avec le renfort des cordes, piano, etc.

 

 

"The Reader" est par exemple le morceau parfait à écouter quand vous découvrez pour la première fois une capitale européenne (honnêtement, j’ai pensé instantanément à Rome !). "Intersect" est probablement la plus belle production de l’album, à mon humble avis. J’ai ressenti comme un coup au cœur à chaque note. On sent un brin de terre d’Angleterre et ce serait parfait pour accompagner un roman dramatique. "Give Me a Name" est la plus centrée sur le texte d’Italo Calvino mais la sonorité du Liverpool Philharmonic donne un plaisir intense ; Les murmures de Ryder-Jones ajoutent une atmosphère éblouissante. "By The Church Of Appolonia" ressemble à un paysage peint par Constable avec Morricone à la baguette. "Enlace" est d’un lyrisme puissant et "If" est un joyau.

 

Enivrant, étonnant, pleins de beauté et volupté à l’anglaise

 

Les autres titres sont à hausser au niveau de ceux cités ci-dessus. Ni plus, ni moins, excellents. En définitive, Bill Ryder-Jones produit un album solo enivrant, étonnant, pleins de beauté et volupté à l’anglaise. On écoute cet album comme on regarde son film préféré, sans jamais s’en lasser. Peut-être que ma propension et mon amour pour l’Angleterre ne me rendent pas très objective, mais Ryder-Jones est largement au-dessus de la mêlée et, à son âge, c’est un éblouissant avenir pour nos oreilles qu’il prépare.

 

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