Beth Hart and Joe Bonamassa

Après un premier album ayant remporté un bon succès, il fallait garder les mêmes talents et les mêmes recettes : une chanteuse renommée, un guitariste de génie, et un hommage aux meilleurs titres de ces quatre-vingt dernières années. L’album s’ouvre avec "Them There Eyes", un classique de Billie Holiday, dans une version jazzy retro. "Close to My Fire" est bien différent, bien plus soul, bien plus moderne. Ils ‘agit d’un reprise de Slackwax (utilisé dans une publicité de marque de voitures de luxe allemande). Le troisième titre est l’un des mes préférés du disque, et pour cause, c’est bien plus rock’n roll ! "Nutbush City Limits" est une reprise d’Ike et Tina Turner. Et la, il faut admettre que Beth Hart a tout d’une Tina Turner et tient largement la comparaison vocalement ! "I Love you More than you 'll ever Know" est une ballade soul très lente. Là encore, cette reprise est proche de l’original dans son arrangement. C’est dans ce genre de titre où Joe Bonamassa, souvent discret voire effacé, nous fait un de ses bons solos comme il en a le secret. "Can’t let Go" se rapproche de la country tandis que "Miss Lady", soutenu par une bonne wah wah de Bonamassa retourne dans la soul. "If I Tell You I Love you" est une reprise d’un autre grand talent de ces dernières années, Melody Gardot. Musicalement comme vocalement, on reste encore une fois dans le même esprit que l’artiste originale. C’est encore le cas pour "A Sunday Kind of Love", belle ballade jazz dont l’arrangement retro se place dans la soul des années 60, tandis que, vocalement, c’est autant le jazz que la soul que l’on entend. On pourrait continuer ainsi pour tous les titres, mais l’essentiel est dit.

Dans le choix des reprises, on notera une grande diversité des titres dans le genre (du jazz, de la soul, etc.) et dans les périodes (des années trente à nos jours). Globalement, à l’exception des standards, les reprises sont très proches des versions originales comme j’ai pu le souligner. Joe Bonamassa est totalement absent vocalement,  et ne signe que quelques solos ici et là. Il est relativement discret. C’est avant tout Beth Hart qui se met en avant. On ne peut lui reprocher, vu sa maîtrise des genres (de Billie Holiday à Tina Turner). Pour les fans de la première heure du guitariste blues, soyez ouverts d’esprit, le style est globalement plus proche de la soul ou du jazz que du blues. Personnellement, je ne reprocherais qu’un manque d’appropriation des chansons (comme "Roxane" de Police, en version tango dans le film « Moulin Rouge »). Ici, c’est techniquement parfait, mais trop sage. Aucune folie, aucun délire. Seuls quelques solos de guitares laissent la trace de Bonamassa. Pour le reste on a trop souvent l’impression d’entendre l’original avec une bonne prise de son…

Ceci dit, n’oublions pas que ces reprises égalent toutes les versions originales. Et ca, ce n’est pas rien, surtout quand on se colle à Ike et Tina Turner !

 

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