L’Abart, salle de concert presque mythique pour les amateurs du genre. Des artistes exceptionnels marquent l’endroit de leur empreinte. Ce samedi 6 mars, Beach House est de ceux-là et présente en live son nouvel album Teen Dream. Et si c'était tout simplement le groupe de l'année ?

Beach House à l’Abart: une évidence

L’Abart, salle de concert presque mythique pour les amateurs du genre. Des artistes exceptionnels marquent l’endroit de leur empreinte. Ce samedi 6 mars, Beach House est de ceux-là et présente en live son nouvel album Teen Dream. Et si c’était tout simplement le groupe de l’année ?

Une évidence

 

Beach House ou ma première histoire d’amour de cette année 2010. L’ère de surabondance dans laquelle nous vivons permet d’accéder à tout d’un seul clic. A n’importe quoi aussi. Un passionné de musique découvre deux, trois nouveaux artistes par jour. Parfois, il ne s’en rappelle pas. Il l’écoute un temps puis le Myspace tombe dans l’oubli. Parfois encore, il redécouvre, comme si c’était la première fois. Mais, exceptionnellement, à quelques reprises dans l’année seulement, un son, un artiste reste. S’imprègne en nous. Indélébile. Une toute nouvelle expérience qui prend au corps, s’attache à la chaire et devient part entière de cette vie musicale.
Cela n’est pas courant ; avec Beach House et son TEEN DREAM, ce fut une évidence. La rencontre inespérée et parfaite pour ce temps glacial. Une évidence, oui : comment résister à du Cocteau Twins, agrémenté d’une voix à la Nico du Velvet ? Une plongée dans leur monde parallèle, in extremis. Une dreampop à l’état pur, un rêve éveillé. De la première à la dernière chanson, l’amoureux transit sommeillant en nous se réveille et revit.
Sur scène, l’effet Beach House se révèle des plus savoureux.
19h45 : la salle est déjà bien remplie. La première partie, Tilia, entame ses premières notes. Un groupe de Bâle composé de Daniela à la guitare accoustique et de Julia au violoncelle. Une voix fragile mais dont l’émotion transcende tout code musical. De la pop-folk tout en fraîcheur. La chanteuse vit sa musique et séduit sans peine un public venu pourtant en applaudir d’autres. Une formation à suivre de près.

 

 

 

 

 

Puis, le décor change. Des fourrures lumineuses colorent la scène et rendent visuellement l’atmosphère mystique de l’album. Victoria Legrand et Alex Scally, accompagnés d’un batteur, font leur apparition. Enfin. Ils tirent d’entrée de jeu l’une de leurs meilleures cartouches : “Walk in the Park”. Les frissons étaient à prévoir. La suite puise abondamment dans Teen Dream et quelques écarts seulement retracent les deux opus précédents (“Gila”, “Master of None”, “Heart of Chambers”). La version live de “Norway” est magique, en un mot. Une chanson parfois irritante dans sa version enregistrée de par ses (trop ?) nombreux effets. Ici, elle dévoile ses nombreux atouts. Sur “Zebra”, la grande dame joue sans compter avec l’intensité de ses cordes vocales. Les titres s’enchaînent en 45 minutes de pur bonheur onirique. Une voix encore plus sensuelle pour Victoria, une présence remarquée pour Alex, jouant guitare et clavier tout à la fois. On prend peur de voir le concert s’achever avec “Take Care”, seule chanson presque médiocre de cette grande œuvre qu’est Teen Dream.
Le rappel n’en est que plus beau : c’est “10 Mile Stereo” qui clôt l’aventure. Enchanteur et puissant. On en redemande encore mais le trio a déjà quitté la scène. Un seul regret toutefois : “Real Love” figure aux abonnés absents.
Une soirée et un groupe qui ne risquent pas de tomber dans l’oubli. Difficile de s’en remettre, et c’est tant mieux.

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