Comme une odeur de feu. Des signes avant coureurs que l'affaire sera certainement belle et importante. A peine le temps de faire connaissance avec l'élégant rock lo-fi de Beach Fossils qu'on se

Beach Fossils

NEW MUSIC Comme une odeur de feu. Des signes avant coureurs que l’affaire sera certainement belle et importante. A peine le temps de faire connaissance avec l’élégant rock lo-fi de Beach Fossils qu’on se doit d’aller plus loin que les simples politesses. C’est qu’avec un titre de la trempe de “Daydream”, le groupe de Brooklyn pourrait bien avoir signé le titre malin de l’été. Alors que sort leur premier album, entretien avec l’âme du groupe, le très aimable Dustin Payseur.

“Enregistrer des albums jusqu’à ne plus rien être”

Lords of Rock: On ne peut pas dire qu’obtenir des informations sur Beach Fossils soit une tâche des plus faciles. Quelle est la clé d’accès ?
Dustin Payseur (chant, guitare): J’ai commencé d’enregistrer mes morceaux sous le nom Beach Fossils au printemps 2009. Tout a commencé comme un projet solo mais maintenant nous sommes un véritable groupe. J’avais auparavant participé à différents projets, mais c’était principalement resté secret. Ce fut le premier groupe qui a commencé à acquérir une certaine dynamique. J’ai adoré travailler dans le style qui avait pris forme. C’était normal de continuer dans cette veine-là.

Qu’est-ce donc Beach Fossils ?
Dustin Payseur: C’est un peu difficile d’expliquer en peu de mots, mais je pense que les chansons peuvent mieux s’exprimer que des mots. Je l’espère en tout cas: si ton art ne peut pas parler pour lui-même alors tu ne fais pas quelque chose correctement.

Comment as-tu débuté dans la musique ? Quelques souvenirs ?
Dustin Payseur: J’ai commencé à faire des expérimentations avec la musique quand j’étais enfant, j’ai été élevé dans une famille très musicale de sorte qu’elle a toujours été présente tout en grandissant. J’ai commencé par obtenir des instruments et du matériel d’enregistrement et rapidement commencé à mettre des chansons ensemble; ce ne sont pas des titres dont je dirais que je suis fier aujourd’hui, mais la musique a été mon passe-temps et les instruments étaient mes jouets préférés quand j’étais gosse. Et c’est encore pareil maintenant. Maintenant que je suis plus âgé, je ne peux pas imaginer ce que ce serait de ne pas avoir la musique comme une partie importante de ma vie. C’est ma passion et je pense que je dois continuer à enregistrer des albums jusqu’à ne plus rien être, des os la terre.

Comment s’est déroulé l’enregistrement du LP ? Seul ? Au chapitre des influences ?
Dustin Payseur: J’ai enregistré l’album par moi-même dans mon appartement, sauf pour les deux dernières chansons sur qui figure John Pena, qui est maintenant le bassiste de Beach Fossils. C’était vraiment facile d’enregistrer d’abord seul, parce que j’étais habitué à le faire comme cela, mais le temps a passé, il est devenu plus difficile de me forcer à enregistrer tout le temps et je peux vous assurer que je ne suis pas un fainéant. Après avoir rencontré les autres membres, leur avoir appris les morceaux et avoir joué sur scène ensemble pendant si longtemps, nous sommes devenus comme une famille et écrivons dorénavant tous les morceaux, le groupe en entier. C’est une chose très enthousiasmante car cela change totalement la dimension du son.

L’aspect du rythme est omniprésent quand on écoute vos morceaux. Par ailleurs, ces derniers possèdent aussi une certaine atmosphère très apaisante, aérienne. Difficile de garder cette sorte d’antinomie comme si l’on enlevait le Rock du Rock’n’Roll ?
Dustin Payseur: Le rythme est extrêmement important: de tous les instruments dont je joue, la batterie est de ma préférée. Sur l’album BEACH FOSSILS, la batterie est très minimale et dépouillée, principalement joué uniquement sur le tom et la caisse claire. La percussion est principalement travaillée comme un “back beat”, il ne faut pas en faire trop. Cependant, j’ai toujours détesté entendre des batteurs jouer dans ce style, ils m’ennuyaient à mort, mais lors de l’enregistrement de cet album, garder cette simplicité fut la meilleure chose à faire. C’est un tel contraste avec le style de batteurs j’aime écouter, à l’instar de Art Blakey et Ed Blackwell, qui sont des mecs qui jouent essentiellement solo tout le temps. J’aimerai bien intégrer ce style de jeu avec le son de Beach Fossils à un moment donné, mais le premier album a démontré que ce n’était pas le bon moment pour le faire.

“Tout cela mijote et se fond dans mon subconscient créatif”

 


Certains de vos morceaux sonnent comme la rencontre rêvée des USA et de la Grande Bretagne. En Europe, nous avons pour habitude de catégoriser ce qui est américain et ce qui est anglais, ce qui peut paraître étrange de votre côté….
Dustin Payseur: Ce n’est pas nécessairement quelque chose que je fais exprès. J’écoute une somme relativement équilibrée de musique de tous les pays et, après un certain temps, tout cela mijote et se fond dans mon subconscient créatif. En ressort toutefois ce qui lui plaît, sans que j’aie beaucoup de contrôle sur lui. Je pense qu’il est très important de ne pas trancher délibérément ou alors de tenter de décrypter ta propre musique; tu en deviendrais un cliché de toi-même et des groupes que tu écoutes au lieu de te débrouiller avec tes propres compositions.

L’industrie de la musique ne soutient quasiment plus les jeunes groupes et les espoirs. Comment arrives-tu à faire vivre Beach Fossils. Dois-tu bosser à côté ?
Dustin Payseur:  C’est OK pour moi. Je ne pense pas que l’industrie de la musique soit obligée de soutenir les musiciens de toute façon. Tout devient actuellement monopolisé avec une politique absurde qui ne fait que brouiller l’idée de ce qu’est la musique: la création artistique. Je pense personnellement que les musiciens ont plus de facilité de nos jours parce que vous n’avez plus besoin d’être signé sur une Major pour obtenir une reconnaissance internationale. De nouvelles formations sortent de toutes les villes à travers le monde chaque jour et sont entendus par par une masse de gens, ce avec l’aide des labels indépendants, radios, magazines et sites web. Les grands groupes ont maintenant de quoi gagner leur vie en faisant ce qu’ils aiment.

Vous attendiez-vous à obtenir d’aussi bonnes critiques ?
Dustin Payseur: Je ne savais pas trop à quoi m’attendre quand l’album est sorti. J’ai juste essayé de ne pas trop m’inquiéter de ce qui serait dit, ce principalement concernant la création des morceaux qui me sont très chers et personnels. Mais les critiques positives ont été très agréables à lire: cela aide lorsque vous travaillez dur sur quelque chose et vous vous rendez compte que d’autres personnes l’ont aussi vraiment apprécié, je suis très reconnaissant pour toutes les paroles aimables qui ont été dites.

Pour terminer, j’aimerai rappeler que vous tournez beaucoup aux States en compagnie d’autres groupes prometteurs comme Here We Go Magic, Neon Indian ou encore Warpaint. Reste que l’Europe est boudée pour l’instant. Et pourtant, on serait très heureux de votre venue…
Dustin Payseur: non non, nous avons des plans pour l’Europe (rires). Ce n’est encore que provisoire, mais nous avons prévu d’être là pour quelques semaines à partir de fin octobre. Nous n’avons pas de dates officielles, mais elles seront confirmées très prochainement.

http://www.myspace.com/beachfossils

About Author

Check Also

No Return – Interview d’Alain Clément en direct du Hellfest

(Interview réalisé par Emmanuel le 25 juin 2022 au Hellfest) En cet après-midi pluvieux du …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *