Premier véritable album pour le quintette londonien. Au menu: du blues, du folk, du rock. De tout quoi, mais bien joué, et même plus.
Au premier abord, Alberta Cross est un groupe aux influences multiples ayant
pour point commun le post grunge et le rock 90’s. Au détour des dix chansons
qui composent cet album, le groupe nous inspire du Jane’s Addiction, du
Smashing Pumpkins, Pearl Jam ou encore The Charlatans, The Cult et Jeff Buckley
pour aller plus loin dans la palette rock. Guitares ( forcément ) saturées,
slide noyée au Bourbon, claviers fantomatiques, basse fondue au noir et voix
onirique dressent le portrait d’Alberta Cross. Quid d’une réelle identité
devant tant de fondations musicales me direz-vous? Cet ADN est bien présent
pourtant à travers une certaine sensibilité de composition. Si “Song Three
Blues” qui ouvre l’album laisse un peu dubitatif car trop ancré dans un laid
back Floydien peu impliqué, “ATX” nous emmène à coups d’écorches de guitares
dans un univers irradié aux couplets accrocheurs qui n’est pas sans rappeller
The Charlatans et un rock pop sévèrement construit. “Taking Control” va piocher
dans notre soif de liberté à l’approche du week-end ( en partie le thème du
morceau ) et pour certains trentenaires comme moi, une réminiscence des
années « young lust » où tout semblait, encore, possible… “Old Man Chicago”
loupe le coche et nous sert un mid-tempo ennuyeux, aux trop nombreux relents de
compos fatiguées et datées et pour le coup, je ne citerai pas de références,
les coupables se reconnaîtront.
Essai pour la vie
Pas grave en fait car derrière surgit le
brulot “Broken Side of Time “où le fantôme du Crazy Horse chevauche
impitoyablement nous laissant juste quelques breaks de répis. Influence 90’s
encore ? J’y reviens car ici ce sont les années WELD et BROKEN ARROW de Neil
Young qui semblent revivre le tout saupoudré d’arrangements à la Reeves
Gabrels. Mur de son incroyable de finesse… “Rise From The Shadows” et “City Walls”
calment le jeu, tranquilles. Bandes sons idéales à des virées urbaines où
l’excès de trop l’a encore une fois emporté sur la raison et c’est tant
mieux. “Leave Us and Forgive Us” aurait pu, aurait du finir l’album, mais non et
ce crescendo héroïque sert encore une fois le propos de ce disque, véritable
« essai pour la vie ».