«Est-ce que ça vaut vraiment la peine d’aller voir un dinosaure pareil, au risque d’être déçu par une prestation un peu pain-fromage comme l’ont fait Jimmy Page et Robert Plant à Montreux il y a quelques années?» Votre serviteur pense que oui (…)

Bob Dylan en concert.

«Est-ce que ça vaut vraiment la peine d’aller voir un dinosaure pareil, au risque d’être déçu par une prestation un peu pain-fromage comme l’ont fait Jimmy Page et Robert Plant à Montreux il y a quelques années?» Votre serviteur pense que oui.
 
«Non, parce qu’à Alice Cooper aussi, je voulais voir l’ennemi public number one et j’ai vu un chanteur de variété qu’on va voir comme on va au cirque.» Le Bob, c’est différent. Lui était déjà vieux à vingt ans, dans le sens où il a toujours chanté dans sa barbe et dans le sens aussi où il a toujours soufflé dans son harmonica asthmatique (bouché?). Qu’il ait vingt ou soixante piges, Dylan qui joue Dylan, c’est kif-kif, tant ses prestations scéniques que son style sont intemporels.
 
«Ouais, m’enfin, il va nous gaver de mièvreries du genre «Knockin’ on Heaven’s Door» ou bien il va nous servir quelques diamants de son Blonde On Blonde?» Un peu des deux probablement. Robert Allen Zimmerman n’en a toujours fait qu’à sa tête, de toute façon. Aucune major ne pourra rien lui dicter, jamais ! En ce sens, quoi qu’il advienne, c’est sa volonté. L’homme est donc resté intègre. Et comme les mélodies ont toujours été bonnes (la complexité variant certes d’un Highway 61 Revisited à un Modern Times), pourquoi se priver ? Si ce style – son style – était bon avant, il y a relativement peu de chances que l’homme puisse se dégrader avec le temps.
 
«J’ai peur d’avoir affaire à 25 musicos sur scène, qu’on ne fasse pas la distinction de qui joue quoi… un peu comme les Stones, tu vois… un grand fourbi, beaucoup de grandiloquence sans forcément de consistance. Je veux quelque chose de simple. Il peut offrir ça Dylan ou il est devenu comme les autres?». A vérifier. Mais il faut savoir qu’il y a ceux qui arrivent à faire sonner un orchestre (en l’occurrence les 25 musiciens – et c’est à ça qu’on reconnaît les plus grands, lorsque tout marche !) et ceux qui les fichent par-ci par-là parce qu’ils sont dans leur trip world music ou Dieu sait quoi. Mais comme le dit si bien le principal intéressé : «Il y a de nombreuses manières d’écrire une histoire. Le sensationnalisme n’en est pas une».
 
Nous croyons donc qu’il est du devoir de celui qui se dit mélomane d’aller vivre l’expérience dylanienne à l’Arena le 25 avril prochain.

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