Indochine, plus qu’un nom, un mythe qui a traversé les modes tout en sachant rester fidèle à son image. Ce recueil ne fait pas exception à la règle en devenant objet de collection à part entière. Au carrefour de divers styles musicaux, le combo s’ingénie à réunir ses fans sous une bannière unique à la fois rock, goth et pop.
Hanoi se présente sous un aspect totalement différent suivant les coutures sous lesquelles l’objet est examiné. Certaines personnes n’y verront qu’une collection de titres disparates, fades, d’autres moins hermétiques y verront un groupe au sommet de son art. Un rapide coup d’œil inquisiteur dans le feuillet illustratif, et subtilement les photos illuminent les esprits avec un univers empli de saveurs orientales.
Première constation en ce qui concerne le contenu: deux galettes abordent les choses de manière totalement différente. Classique en première partie et rock en deuxième. Les titres qui composent Hanoi classique, ont été judicieusement choisis pour leur côté nettement plus sombre et théâtral. De plus, la touche asiatique, indéfinissable mais tellement caractéristique, se fait vive au début pour ensuite apparaître et disparaître au gré des plages musicales, sans devenir pour autant pesante. Génial ! Mais pourquoi diable, Nicolas, n’y avais-tu pas pensé plus tôt ? C’est la question que l’on peut se poser d’entrée de jeu.
Les violons, les contrebasses et n’ayons pas peur des mots, l’artillerie lourde, font leur entrée de manière graduelle. Une fois l’apogée atteinte avec « L’Aventurier », cette atmosphère électrique se sublime en un feu d’artifice gigantesque avant de redescendre par palier. Il se pourrait d’ailleurs que cette sonorité classique soit la touche qui manquait aux différentes productions d’Indochine pour leur permettre d’accéder à cette dimension unique de notoriété. « 3 nuits par semaine », chanson phare du groupe, passe littéralement de simple morceau à hymne repris par une foule en délire. « Justine » ou « J’ai Demandé À La Lune » flattent agréablement les oreilles sans devenir mièvres pour autant. Les guitares très présentes dans la seconde partie de l’album baissent en intensité au profit de l’orchestre symphonique. Cette touche classique apporte une fraîcheur plus que bienvenue dans la moiteur de la nuit.
La deuxième partie résolument rock fait du bien. Les guitares de Alice & June partent dans tout les sens. Nicolas Sirkis et ses acolytes se font vraiment plaisir et ça se voit. Attention, le CD n’est pas complet, il est donc préférable de se procurer le DVD, pour tout les petits bonus, reportages et autres, histoire de ne pas passer à côté de l’essentiel.
Au final, il n’est point à douter que cette représentation au Vietnam fut un grand moment de bonheur, et ce ne sont pas les expatriés francophones ni les autochtones qui diront le contraire, preuves à l’appui…