Votre nom, AaRON, est lourd de sens : dans la communauté juive, cela veut dire "porteur de martyrs" et en égyptien, c’est un dérivé de "satisfaction". Enfin, selon Wikipédia…
Olivier Coursier : (rires) Ca n’a rien à voir ! AaRON sont les initiales de Artificial Animals Riding On Neverland ! On parle d’une Terre de rêve, car l’Être humain a oublié son espoir, ses rêves…
Donc l’album porte en fait un titre éponyme : l’album d’Artificial Animals Riding On Neverland s’appelle… Artificial Animals Riding On Neverland !
Tout à fait !
En parlant du Neverland (le "pays imaginaire" – NdlA) : vous êtes nostalgiques ?
Mais non, pas du tout ! On y baigne toujours et encore ! Et tout le monde peut y être d’ailleurs, je pense par exemple à Jean-Michel Basquiat, ce peintre qui se créait un monde en peignant contre les murs en ville. Tout le monde peut se créer son monde imaginaire.
Les "Artificial Animals" c’est l’adulte qui piétine le pays imaginaire des enfants ?
Plus simplement, c’est nous… le groupe, je veux dire. On ne piétine rien, on voyage, on vogue à travers ce pays…
La pochette est très explicite : une sirène morte – ou tout du moins mal en point – tient des enveloppes sur lesquelles sont écrits les titres des morceaux. La sirène peut évoquer le rêve, les goélands au-dessus sont prêts à la dévorer…
Mais peut-être pas ! On ne le sait pas en fait… La sirène sur la pochette est en quelque sorte l’ambassadrice de ce monde imaginaire. C’est elle qui nous apporte les titres, d’où la présence des enveloppes sur la pochette.
C’est un processus plus naturel pour AaRON de chanter en anglais plutôt qu’en français ?
Simon (Buret, le chanteur – NdlA) a un père américain. L’anglais est aussi sa langue maternelle, alors oui, il écrit naturellement en anglais, comme ça vient. Parfois il arrive avec un texte en français, mais c’est plutôt rare.
Comme le "Tunnel d’Or" par exemple…
Voilà. Nous en avions en réalité cinq ou six à choix. Mais celui-ci est celui qui s’adaptait le mieux à l’album.
Tes influences ?
Ouh là là ! C’est très large ! Personnellement je n’ai pas qu’un style. Ca va de Missy Eliott (!) à Debussy… Quant à Simon, il est pas mal dans les vieux trucs : Nina Simone, Leonard Cohen, Billie Holiday, tout ça… Moi j’amène ma touche plus minimale, ma touche Autechre là-dessus… Voilà, tu as la recette d’AaRON !
Le titre "Mister K." est-il une influence directe de Josef K., le personnage principal du "Procès" de Kafka ?
Non, pas vraiment. Enfin, il y a un lien indirect, c’est-à-dire qu’à la lecture des paroles, tu peux faire des parallèles, mais à la base ce n’est pas ce qu’on a voulu faire.
Comment "U-Turn" a-t-il "atterri" sur la B.O. du film Je vais bien, ne t’en fais pas?
Simon est aussi acteur, et il avait une connaissance qui lui a parlé d’un rôle. Du coup, il est allé au casting. Là, ils ont parlé musique et comme la personne ne savait pas qu’il faisait de la musique, elle a demandé à écouter tout ça… Simon a sorti son i-Pod et elle a aimé. Elle lui a alors demandé d’envoyer ça à Philippe, le réalisateur, qui nous a contacté pour nous demander de carrément faire la musique du film.
AaRon, Artificial Animals Riding On Neverland, distr. RecRec, à découvrir absolument.