Débarquée de nulle part, après dix années passées à ramer dans l’underground, Nadj nous offre un premier effort estampillé major. Un petit album autoproduit le précéde. Encensée par le propulseur de talent hype, le très respectable Rock & Folk, Nadj se revendique (…)

Nadj

Débarquée de nulle part, après dix années passées à ramer dans l’underground, Nadj nous offre un premier effort estampillé major. Un petit album autoproduit le précéde. Encensée par le propulseur de talent hype, le très respectable Rock & Folk, Nadj se revendique comme la seule musicienne en France qui fait du rock boueux, sale. Malheurseusement pour elle, ses considérations sonnent creux à l’écoute de ce 11 titres «décomplexé, violent, subjectif, où l’instinct animal l’emporte sur la frilosité et la répétition» . Toujours dans les colonnes du mensuel français, elle nous fait part d’un certain malaise au sein de la scène rock hexagonale, elle revendique une certaine différence et fait mine de se sentir bien seule au milieu de cette scène trop sage, trop parisienne et complexée pour elle. Bref, elle ne se sent pas à sa place.
À la vue de la pochette déjà, notre rebelle s’enferme dans le cercle infernal des clichés pour n’en jamais ressortir. Elle donne l’impression d’être un ange (soit tout le contraire d’elle, bien évidemment) avec une guitare cabossée (eh oui, la demoiselle a galéré avant d’être reconnue, car victime des biens-pensants du rock, ha ha). La nausée monte encore lorsque le spectacle commence véritablement: l’écoute. Cet album est un festival de paroles et de riffs inoffensifs et plutôt triste artistiquement parlant. La demoiselle continue sa croisade contre la scène de son pays avec des phrases d’une pauvreté pour le moins effrayante «Hé tu peux mettre moins fort la batterie, la guitare on est en France merde !». Sur le titre «Tu joues quoi» la demoiselle s’essaie même a quelques cris gutturaux, peut-être pour paraître crédible…? Onze titres à pleurer. Toutefois, en singeant les vocalises de l’incroyable PJ Harvey, au-moins là notre rockeuse a bon goût, laissons-lui bien cela.

Au final, des titres de rock’n’roll qui sonnent creux, faux à trop vouloir justement revendiquer ce côté rock’n’roll, sauvage, animal et crasse. Ce disque devrait néanmoins combler les adolescents adeptes d’Europe 2, car plus rock que la moyenne. À trop revendiquer cette différence, Nadj devient-elle aussi une certaine cible pour ses attaques?  Ne vit-on pas actuellement une mode rock? Être rock c’est porter un t-shirt Motörhead de chez H&M en bavant devant les frasques people de Pete Doherty

Navrant.
 
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