Un groupe à découvrir absolument. Une atmosphère dans laquelle vous engouffrer non sans un pervers délice. Accourez, voici l'une des plus grandes occasion d'assumer ce que vous n'avez jamais osé vous avouer. Une plongée dans l'abyme…

The Black Heart Procession

En un mot comme en mille : fantastique ! Et s’il fallait vraiment tomber dans la simplicité et coller une étiquette sur ce joyau, alors nous dirions qu’il s’agit-là de l’enfant caché de Madrugada (pour l’ambiance plus que la musique) et des Warlocks (la voix de Pall Jenkins faisant immanquablement penser à celle de Bobby Hecksher), avec une touche de Lou Reed (sur "Places", notamment).

Mais pourquoi, direz-vous, faut-il cacher cet enfant ? Au contraire, la nouvelle est plutôt joyeuse et pleine de curiosités… Figurez-vous que The Black Heart Procession porte extrêmement bien son nom ! Il est le cancer dans la beauté la plus aboutie, le mal invisible, la "Charogne" de Baudelaire. Votre serviteur est même prêt à avancer que cet album est l’égal musical des Fleurs du Mal : il transforme l’horreur en beau, dégoûline de noirceur pour finir par plaire. Il est le vice inavoué qui se terre en chacun de nous.

Pari réussi ! The Spell est une véritable danse avec la mort tout au long de ses 45 minutes ! Pianos et violons viennent presque toujours en revers de médaille, retournant l’ambiance distillée par le trio (si) habituel guitare-basse-batterie. L’introduction de "Not Just Words" en est probablement le meilleur exemple. Et Pall Jenkins suit avec une voix qui renforce ce sentiment de tension, de mal-être qui tire sur la corde et n’aboutit jamais… Et c’est là toute sa force : on ne recherche ici que l’ambiance de l’attente, de la souffrance. Par conséquent tout est donc parfaitement abouti, conférant une tristesse comparable à celle véhiculée par Antony & The Johnsons.

Cette musique est bien plus dangereuse et vénéneuse que n’importe quel morceau de hardcore, plus intelligente dans son approche que tous les Pete Doherty du monde, plus malsaine qu’un Marilyn Manson. C’est le cas typique du loup déguisé en agneau. Ou du vice que l’on pratique consciemment. On le sait. Mais on continue. C’est tellement bon.

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