Avant de nous lancer dans de vastes explications, remettons les pendules à l?heure et rappelons-nous religieusement qui sont The Who. Groupe de rock anglais, formé il y a plus de quarante ans (1964) par Pete Townshend, guitariste et compositeur principal, Roger Daltrey, chanteur à la voix charismatique, John Entwistle, bassiste réglé comme un métronome, disparu en 2002 et Keith Moon, batteur hors-norme disparu trop tôt lui aussi. Tous d?origine londonienne.

The Who

Avant de nous lancer dans de vastes explications, remettons les pendules à l’heure et rappelons-nous religieusement qui sont The Who. Groupe de rock anglais, formé il y a plus de quarante ans (1964) par Pete Townshend, guitariste et compositeur principal, Roger Daltrey, chanteur à la voix charismatique, John Entwistle, bassiste réglé comme un métronome, disparu en 2002 et Keith Moon, batteur hors-norme disparu trop tôt lui aussi. Tous d’origine londonienne.
 
The Who décollent en 1965 avec "My Generation". À l’aide de chansons efficaces, ils raillent la vie des jeunes
Anglais. Déchaînés sur scène, ce sera le premier groupe à adopter la vilaine manie (mais ô combien rock’n’roll) de terminer leurs concerts en massacrant leurs instruments. Ils choquent, ils se font connaître. Après plusieurs coups de maîtres (« The Kids Are Alright », « Pictures of Lily », « Happy Jack », la liste est longue !), l’inspiration de Townshend porte ensuite le groupe vers l’opéra rock. D’abord avec Tommy en 1969, qui deviendra un spectacle, puis un film, et qui sera par la suite repris par quelques amateurs dans leur fanfare ou fête de gym locale. Quadrophenia ensuite  (1973), qui lui aussi sera porté à l’écran. Pendant les années septante, les quatre musiciens travaillent à des albums solos, mais les Who restent un des groupes phares du rock, notamment sur scène. Keith Moon meurt en 78, John Entwistle bien plus tard, au début du XXIème siècle. Seul groupe à concurrencer les Rolling Stones en matière de longévité, The Who se reforment régulièrement. Il est indéniable que la portion la plus créative de leur carrière (au niveau qualitatif s’entend) se situe entre 1965 & 1980. Après ?
 
Après! Peut-on leur pardonner ce qu’ils ont pondu après ce qu’ils ont été ? Savent-ils encore par quel bout attraper une guitare ? La voix du groupe porte-t-elle encore la foi ? "My Generation" n’est-elle plus qu’un pétard mouillé ? En 2006, le groupe amputé de 50% de son effectif remet ça. Certains diront : « Ouais, mais il reste les leaders, le style et l’énergie y sont ! ». Ecoutez les gars, les Beatles sans Ringo n’auraient jamais été les Beatles. Et Dieu sait si le Starkey a peu créé au sein du groupe mystique (une seule chanson – NdlR). Et Harrison, l’artiste de l’ombre? Que se passe-t-il aujourd’hui chez ces habitués des charts à une époque où les cheveux étaient aussi longs que les fils qui s’évadaient de leurs guitares ?
 
Endless Wire, donc. C’est quoi pour une bête, en 2006 ? On appuie sur play. « Fragments » est du « Baba O’Riley » à peine dissimulé, mais le résultat n’est pas si mal. Léger, facile et abordable, la voix de Daltrey agrippe bien. Ca se gâte pour « A Man in a Purple Dress ». Pas accrocheur pour un sou, le sommeil guette. S’en suit un « Mike Post Theme » qui rappelle The Who dans leur meilleure forme. La guitare de Townshend et la voix de Daltrey sont là des plus convaincantes. Attention ! Ne vous endormez pas sur « In The Ether », qui comporte quelques percutants accords typiquement Who. La voix y croit. Joli coup. On passe le nullissime « Two Thousand Years » et on s’intéresse à « God Speaks of Marty Robbins ». C’est joli. C’est du Leonard Cohen ? Non, du Daltrey ! Arrrgh ! Mais que s’est-il passé pour qu’il en arrive LÀ ??!! Passons. « It’s Not Enough » est un bon titre : agréable à écouter, la guitare est franche et le tout accroche. Sympa. « You Stand By Me » est du vite fait, bien fait. Au mieux, ça bouche un trou si besoin. Un mini-opéra ensuite, de « Pick Up The Piece » au dernier morceau « Tea & Theatre ». Tout va très vite, pas le temps d’absorber. On est loin du miracle de « I Can’t Explain ». Notez, on est même content quand ça se termine. Sauf « Fragments of Fragments », mais encore une fois, c’est le premier titre, « Fragments », donc la resuçée d’une resuçée de « Baba o’ Riley ». S’en sortent un peu mieux « We Got a Hit », où nos mods préférés ne paraissent pas si fatigués que ça, « They Made My Dream Come True » et « Mirror Door », où la bête Who sort un peu de sa somnolence.
 
Malgré quelques petits joyaux, à l’écoute de ce disque, votre serviteur se paie un doigt de honte vis-à-vis de la jeunesse d’aujourd’hui, tout rockers soient-ils. Les Anglais qui m’ont fait vibrer lors de mon adolescence ne sont-ils plus que l’ombre d’eux-mêmes ? Simon Townshend sur quelques titres, Zak Starkey sur d’autres (oui, oui, le fils de Richard Starkey, dit Ringo Starr, filleul de Keith Moon et batteur actuel d’Oasis). Tout ça fait plus penser à une affaire de famille qu’à la grande spontanéité d’un Who‘s Next. Ce disque, fallait-il vraiment le sortir ? Ou le réfléchir un tantinet davantage, afin de frapper le vrai GRAND COUP ? Certes, lorsque la nostalgie des Who nous arrache les tripes, l’écoute d’un Tommy, d’un Who’s Next, Kids Are Alright ou Join Together devrait nous remettre les idées en place.
 
Mais rappelez-vous bien d’une chose : quoi qu’ils fassent, les Who resteront les Who.

ps. Le titre en écoute "Substitute" et la vidéo "My Generation" ne figurent pas sur l’album Endless Wire.

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