Il nous a semblé judicieux, ici chez Lords of Rock, de ne pas précipiter la chronique de cet album. C'est volontairement qu'elle paraît avec quelques semaines de retard. Vous avez à présent plus de recul, nous aussi...

Thom Yorke

Une sélection Lords of Rock:


S’il y a quelqu’un qu’il n’est nul besoin de présenter, c’est bien Thom Yorke, qui reste inéluctablement et désormais pour toujours associé à SON groupe Radiohead. Car le groupe d’Oxford transmet les textes, les idées, les sons de son leader charismatique. La question que tout le monde s’était posée avant la sortie de l’album était simple : est-ce qu’un album solo de Thom York serait du Radiohead réchauffé ? Et je suis désolé, cher lecteur, mais la question reste toujours sans réponse, grande ouverte et les débats font rage sur la toile du web.

Au premier abord, on se rend tout de suite à l’évidence qu’on n’est pas à l’opposé de Radiohead. On est ici clairement dans la lignée artistique d’un Kid A, ou d’un Hail To The Thief. Concrètement, les beats électro, les boîtes à rythmes ou encore les synthés sont présents tout au long des neuf plages de l’album. Pendant quelques années Thom a gardé précieusement sur son laptop tous les arrangements musicaux qu’il créait et avec son vieux complice Nigel Godrich pour arriver à l’aboutissement de The Eraser.

Notre célèbre névrosé a profité d’une période de creux au sein de Radiohead pour se lancer dans son projet solo. Un split définitif n’était pas à l’ordre du jour, mais de sérieuses remises en question ont été faites. «On était toujours amis, mais on en avait marre d’incarner cette "chose" appelée Radiohead. Ce n’était pas du style "Oh, tout est fini, c’est affreux". Mais il nous fallait une raison valable pour continuer, c’était simplement devenu trop stressant.» dixit Yorke.

Il faut prendre son mal en patience et entrer progressivement dans l’univers du chanteur pour découvrir et comprendre les subtilités de l’album. A la première écoute, on se dit que c’est du pur Radiohead version 2000, mais après quelques temps d’écoute attentive, on réalise que Thom va encore plus loin. Il repousse toujours les limites et on se rend compte qu’un disque comme Kid A n’était qu’une ébauche comparé à The Eraser. Les mélodies sont peut-être moins perceptibles, mais le monde où il nous entraîne est tout aussi fascinant.

Des titres comme "The Eraser" ou "The Clock" sont déroutants et parfois dur à suivre, mais une fois qu’on a assimilé le trip de l’artiste, on s’y sent bien. Que dire d’"Analyse" ou "Atoms for Peace" ? Des titres qui, finalement, se révèleront être des petits bijoux…

Que l’on aime ou non, force est de constater que Mr. Yorke a du génie et qu’il arrive toujours à nous surprendre. Les fans de Pablo Honey et de The Bends qui n’ont pas apprécié l’évolution du groupe n’y retrouveront pas leur compte. Quoi qu’il en soit, la question initiale reste toujours ouverte.

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