Replongeons-nous quinze ans en arrière, c'est-à-dire fin de l?été 1991. Nirvana sort son album culte Nevermind. L?univers grunge est bouleversé, un pavé est jeté dans la marre, une nouvelle page s?inscrit dans l?histoire du rock.

Sebadoh

Replongeons-nous quinze ans en arrière, c’est-à-dire fin de l’été 1991. Nirvana sort son album culte Nevermind. L’univers grunge est bouleversé, un pavé est jeté dans la marre, une nouvelle page s’inscrit dans l’histoire du rock.

Le même mois Sebadoh sort son troisième album, intitulé tout simplement III. Le succès est nettement moindre que celui du trio de Seattle, mais les fines oreilles de l’époque découvrent un album assez dingue, atypique et anti-commercial qui en ravit plus d’un.

Sebadoh est formé en 1986 par Lou Barlow, alors bassiste de Dinosaur Jr. Ce dernier est un peu écrasé par les autres membres du groupe, qui l’empêchent de créer ses propres compositions. Il décide alors de former Sebadoh avec son vieil ami Eric Gaffney.

Les fans de rock indie US découvrent alors un album digne de la plus grande considération. Les titres oscillent entre grunge, pop-rock brouillon, folk, musique baba-cool et offrent à l’auditeur une variété de sons et de styles qui risque le laissent pantois. Les vieux fans de Beck qui ne connaissent pas encore ce trio de Boston devraient s’y pencher sérieusement…

Malgré notre jeune âge, Lords of Rock n’a pas quinze ans de retard. En effet, en juillet 2006, Sebadoh ressortait son album III avec en prime un deuxième disque qui contient quelques rarities datant de l’enregistrement de III, des remix, et le EP Gimme indie rock.

Les titres de III sont relativement courts (23 morceaux en 65 minutes), ce qui n’empêche qu’ils sont bien construits, efficaces et très variés. Pour preuve, l’album débute avec "The freed pig" qui sonne pop rock, enchaîne avec 50 secondes instrumentales assez rapide sur "Sickless and hammers" et continue avec "Total peace" qui porte bien son nom grâce à son style folk, voire stoner. "Violet execution", peut-être un des meilleurs titres de l’album, garde son côté folk avec une guitare acoustique qui nous emmène loin… jusque dans des paradis artificiels. Lorsqu’on pense avoir cerné le style de Sebadoh, on est encore décontenancé à l’écoute de "Limb by limb". La voix sonne soudainement death et les riffs s’intensifient. L’album se termine à la vingt-troisième plage avec "As the world dies the eyes of Gog grow bigger", un long titre encore une fois déconcertant qui vacille entre pop rock et gros métal.

Le second disque, composé de dix-huit titres, reste dans la même lignée que les soixante-cinq premières minutes. On retrouve des remix, ainsi que de nombreux airs et attitudes rappelant "Pay no mind" ou "Fuckin with my head" de Beck. Il y a certes quelques titres qui n’apportent rien à l’album et qui sont plus des intermèdes bruyantes et inutiles ("As the world turns", "Devils Reggae" ou encore "Showtape ‘91"), mais nous ne pouvons que remercier Sebadoh de nous faire découvrir ou redécouvrir ces quarante-et-un titres qui composent III version 2006.

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