Les médias définissent votre musique et votre style comme une collision entre The Beatles et Sex Pistols. Vous faites partie de cette nouvelle génération de rockers menée par The Strokes, ce qui implique aussi un gros succès auprès de la gente féminine. Que pensez-vous de cette description?
Gustav : On l’adore. Seulement les mauvais groupes ont des fans exclusivement masculins, des groupes comme Metallica ou Limp Bizkit. Les bons, eux ont des groupies, des filles, c’est mieux !!
Etes-vous déjà venus en Suisse auparavant?
C-J : Oui c’est la sixième fois qu’on vient. On a joué à Zurich, à Fribourg. Essentiellement en Suisse allemande. En Suisse romande on a fait le Paleo et c’est tout je crois. Nous ne sommes pas très connus par les romands, sans doute sont-ils moins influencés par la musique nordique que les suisses allemands.
Votre nouvel album Ode to Ochrasy sort dans quelques jours. Que signifie ce nom?
Gustav : Oh, il y a beaucoup de rumeurs sur ce que signifie «Ochracy». On préfère garder la définition secrète. En réalité, si on écoute l’album encore et encore, à la longue le sens s’offre à vous.
En quoi cet album est différent des précédents?
Gustav : Il est différent parce que nous l’avons produit. Nous en avions marre d’avoir constamment quelqu’un sur le dos à nous dire ce qu’il fallait faire ou ne pas faire. Nous avions été frustrés lors de l’enregistrement de nos deux précédents albums. Donc, en cours d’élaboration du troisième, nous avons viré notre producteur. D’autres groupes aiment bien avoir quelqu’un pour prendre des décisions à leur place. Pas nous, nous n’arrivons pas à laisser quelqu’un d’extérieur penser pour nous.
C’est un album plus personnel alors?
Gustav : Exactement. On y a mis les morceaux qu’on voulait. Il nous ressemble vraiment.
Quelle est l’alchimie qui vous a réuni et qui fait que le groupe existe depuis sept ans déjà ? Le fait de vivre dans la même ville, d’avoir les mêmes goûts musicaux?
Gustav : Un mélange des deux. Nous venons tous de Borlänge et dans notre village nous étions les seuls gars à aimer The Beatles. Nous avions le même style et la même coupe de cheveux, alors…
C-J : C’est plus ou moins le destin qui nous a réuni vu les conditions…
Gustav : Mais quand nous nous sommes trouvés les cinq, nous avons su que cela allait être grandiose.
Qu’écoutez-vous comme autres groupes suédois?
Gustav : Il y a de très bons groupes de musique folklorique, nettement meilleurs que des groupes pop ou rock.
C-J : j’aime beaucoup les musiques instrumentales en Suède. Il y en a qui sont assez psychédéliques.
Quel est votre coup de cœur musical du moment?
C-J : Ces temps j’écoute pas mal de R’n’B des années 90, comme Warren G et Dr Dre.
Pensez-vous vous diriger vers un autre style de musique?
Gustav : Cela peut être une idée, bon je ne pense pas que ça sonnera très R’n’B mais en tout cas notre musique peut en être influencée.
Si vous aviez pu vivre dans une autre période, dans l’histoire de la musique, laquelle auriez-vous choisie?
Gustav : Maintenant. Cette période est parfaite. Nous pouvons exploiter tout ce qui a été fait précédemment, le rock, la soul, le jazz, le punk. Le musicien d’aujourd’hui peut s’approprier des sons, des rythmes, les mélanger et créer sa propre musique. C’est ce que nous avons fait en nous inspirant des Beatles et des Sex Pistols.
C-J : En réalité nous faisons partie de la première vague de musiciens à mélanger ces styles. Des groupes comme The Strokes et Franz Ferdinand sont venus bien après nous.
Où vous voyez-vous dans trente ans?
Gustav : Dans trente jours, plutôt !!
C-J : Je ne sais pas, probablement habitant dans une ferme, avec femme et enfants. J’ai du mal à me projeter dans l’avenir.
Gustav : Ce qui est sûr c’est qu’on ne fera plus de scène. Mando Diao tel qu’il existe aujourd’hui durera encore cinq ans maximum.
C-J : Oui je pense que d’ici deux ans, pour la sortie de notre quatrième album, le groupe devra se poser des questions existentielles.
Quel est votre meilleur souvenir au sein du groupe?
C-J : Notre label nous a organisé un concert surprise au Japon. Nous n’étions au courant de rien !! Et trois heures après avoir atterri nous nous sommes retrouvés sur scène devant 15 000 personnes. L’ambiance était tellement survoltée qu’après seulement trois chansons le manager du festival nous a dit qu’il n’arrivait plus à contenir la foule et qu’il fallait arrêter !! On se disait entre nous qu’on allait devenir le plus grand groupe du monde mais on se s’attendait pas à ça !!
Et votre pire souvenir ?
Gustav : Le concert suivant. Nous avions joué en Norvège devant 200 personnes coincées, silencieuses et qui avaient l’air de s’ennuyer à mourir !
Photos par ©Grégoire Mastrangelo
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