Chronique de la deuxième soirée de la Route du Rock 2009, où notre journaliste maison a pu voir St. Vincent, Papercuts, Camera Obscura, The Kills ainsi que Peaches.

La Route du Rock

Chronique de la deuxième soirée de la Route du Rock 2009, où notre journaliste maison a pu voir St. Vincent, Papercuts, Camera Obscura, The Kills ainsi que Peaches.

  

 

De retour à St-Malo après un premier jour très décevant à la Route du Rock, décevant pour plusieurs raisons ; le concert qui était annoncé comme ENORME par les critiques de par son impact que ce groupe, c’est-à-dire My Bloody Valentine, a eu sur la scène musicale et par son improbable reformation fût effectivement énorme si l’on considère que le son produit par un camion citerne rempli d’essence V SUPER 2000 entrant en collision frontale avec un supermarché spécialisé dans la vente d’absinthe jurassienne, que le tout explose et brûle pendant plus d’une heure est énorme. De plus, du fait que My Bloody Valentine ait ordonné à la Route du Rock de posséder une effroyable quantité de matériel pour pouvoir jouer le plus fort possible, je pense que les enfants se souviendrons des gouttes de sang qui coulait le long de leurs tendres oreilles durant le larsen-chaos qui dura plus d’un quart d’heure, le son des autres groupes était très étrange et ne laissait présager que le pire pour les jours à venir. Sans parler de l’annulation des Horrors.

 

Une soirée bien meilleure que celle de vendredi

 

 

Donc, comme je disais après un premier jour très décevant, j’arrivai à l’heure pour assister au premier concert du samedi : St. Vincent. Elle fut la goûte de confiture à la framboise qui rend enfin agréable une boule de Berlin jusqu’alors trop sèche. « Elle pourrait faire la musique pour un film de Lynch » me lance tendrement un mexicain moustachu à mes côtés alors qu’il tente d’exprimer ses sentiments amoureux à cette jeune songwriter avec des regards ténébreux et travaillés. Alors que j’attendais ce concert avec impatience après la récente sortie de son album ACTOR ce concert ne m’a absolument pas déçu. Sa voix est très profonde et captivante en live, son jeu de guitare est plutôt impressionnant et elle utilise ses samples à bon escient, c’est-à-dire qu’elle ne martèle pas forcément l’audience avec des samples surchargés mais privilégie parfois les morceaux composé uniquement de sa voix et de sa guitare. Alors que dans la plupart de ses concerts des musiciens l’accompagnent sur scène, elle était, ce samedi, seule. Pourtant son concert fut d’une grande intensité et ne laissait présager qu’une soirée bien meilleure que celle de vendredi. Au regard des concerts de vendredi, la complexité ou la drogue ne remplaceront jamais le talent brut. Son concert est disponible en intégralité sur le site d’Arte et St. Vincent viendra le 15 novembre au Fri-Son de Fribourg en première partie de Grizzly Bear qui jouait justement ce dimanche à St-Malo.

 

 

Après quelques minutes d’entracte, commence le concert de Papercuts (l’évolution inverse de Papier Tigre, qui, lui, est bien plus méchant). Gros plan : un pied vêtu de mocassin marron laissant apercevoir la finition d’un pantalon en velours côtelé brun s’agite de droite à gauche en prenant appui sur la pointe. Zoom arrière. Un pianiste assis devant son keyboard avec beaucoup d’élégance, l’œil accaparé par ces gammes chromatiques à douze notes. Zoom arrière. Quatre jeunes hommes dont l’apparence pourrait nous faire croire qu’ils ont été éduqués dans la ligne droite d’un couvent américain. Papercuts. Très peu d’artifice pour ce concert, une voix fluette digne d’un chœur d’enfants dans un album de Gorillaz, un peu à la Fleet Foxes, un son d’orgue très psychédélique religieux, un australien-berlinois à la batterie et une basse. Ce concert est assez captivant, un peu comme si l’on faisait partie d’une secte et qu’ils joueraient notre musique religieuse. Ils ont essentiellement joué leur dernier album, YOU CAN HAVE WHAT YOU WANT, ce qui n’était pas pour me déplaire.

 

 

Petite pause avant d’aller voir le concert des écossais de Camera Obscura. Le concert de Camera Obscura n’était pas vraiment mauvais, il était très bien joué, trop bien préparé. Il était relativement agréable à écouter mais rien n’était bouleversant. Il est clair que ce groupe possède une certaine expérience scénique, à en juger à l’apparence et à la gestuelle du guitariste et du bassiste notamment, mais cela reste assez plat et l’appel du plat de moules bretonnes devient, tout à coup, bien plus fort, faute de nourriture spirituelle. Un peu comme un homme, qui, s’étant désintéressé de tout, ne trouve du réconfort que dans les besoins primaires de l’homme.

 

 

La complexité ou la drogue ne remplaceront jamais le talent brut

 

 

Tout de suite après, concert de The Kills, que j’attendais avec un peu d’appréhension. Afflux massif de pseudo arty kids chics et bohèmes au premier rang. « C’est devenu de véritables poseurs » annonce un jeune homme barbu, dont l’apparence me donne le pressentiment qu’il doit aimer les armes médiévales et le jeu de quilles, à mes côtés. Le public réagit allégrement lorsque The Kills jouent leur 3ème album, MIDNIGHT BOOM, mais la presque totalité de l’audience reste muette lorsqu’ils commencent des morceaux des deux premiers albums. Bien que j’aime beaucoup les Kills en album, je ne suis pas particulièrement fan de leurs concerts. Ils donnent presque l’impression de faire du play-back tant les samples régissent leur musique en live. Je pense qu’ils gagneraient beaucoup à prendre un batteur et un percussionniste sud-américain en live pour reproduire leurs samples rythmiques.

 

 

Après ce concert relativement décevant, commence le peep show-concert de Peaches accompagnées par The Sweet Machine, qui en live, est une sorte de mélange entre The Kills et The Ting Tings accompagné par le guitariste de Sepultura. Peaches sait comment accaparer l’attention de la foule, c’est tout à son honneur, mais Lady Gaga le sait également. Une grande attention est portée au show scénique – guitariste blonde vêtue de porte-jarretelles et d’un corset noirs, Peaches changeant de déguisement presque entre chaque morceau pendant que la guitariste nous joue quelques gammes le plus rapidement possible à la façon fitness-shred. Je décide de rentrer me coucher alors que Peaches annonce, pour le plus grand plaisir des mâles : « Do you want me to be a slut, do you want me to be a filthy dirty bitch ? »

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