Vendredi 14 juillet, après un rapide aller retour en terre vaudoise pour une petite nuit de sommeil et la préparation de notre kit campeur, nous voilà de retour sur cette accueillante colline bernoise.

Gurten 2006 | Vendredi

Vendredi 14 juillet, après un rapide aller-retour en terre vaudoise pour une petite nuit de sommeil et la préparation de notre kit campeur, nous voilà de retour sur cette accueillante colline bernoise. Nous avons, en effet, choisi de poursuivre l’aventure Gurten Festival avec un pied à terre au camping, nous évitant ainsi bien des tracas de déplacement. Mais surtout ce qui nous permet aussi et surtout de profiter pleinement des joies simples du festivalier, dont le coucher et réveil en musique, le brossage de dents en plein air et la douche commune n’en sont que quelques exemples…

Après avoir solidement attaché notre tente à la pente du camping, nous nous rendons sans plus attendre auprès de l’Eaststage, pour déguster un concert savoureux, celui de Editors. Ce groupe de rock alternatif est composé de Chris Urbanowicz ; guitariste, Russel Leetch ; bassiste, Ed Lay ; batteur et Tom Smith ; chanteur/ guitariste. Ce dernier est doté d’un organe vocal puissant et envoûtant. Sa voix chaude, basse et régulière nous fait penser au timbre de chanteurs grégoriens. Etrange et prenante, elle nous pose, nous accompagne et nous conduit à travers une musique électrique et énergique dans laquelle on se laisse emporter. Une impression de naviguer sur une mer agitée avec un capitaine rassurant qui sait très bien où il emmène son équipage et ses passagers… Une bonne ambiance en ce milieu d’après-midi et un très bon début pour nous aujourd’hui.

Motivés et d’un pas décidé nous mettons le cap sur la scène principale, où bien du monde attend l’arrivée de Wir Sind Helden, "Nous Sommes Des Héros", en français. Prétentieux? Encore quelques minutes d’attente permettent aux derniers festivaliers en transit d’une scène à l’autre d’arriver. Voilà, ils sont là. «Super-héros» aurait été de trop, mais «héros» est bien trouvé et «héroïne» aurait été encore mieux. En effet, la formation semble être menée par une chanteuse ravissante et chaleureuse ; Judith. Les autres membres du groupe, Pola, Jean et Mark, s’appliquent, en vrai gentlemen, à mettre discrètement en avant les charmes de cette femme simple, lumineuse et joviale. Celle-ci communique avec un naturel et un charme fou. Son public, dont on pourrait croire qu’elle connaît chacune des personnes qui le compose tant son regard est personnel et présent, est totalement converti à cette musique dynamique pop-punk-rock allemande, sur laquelle on a beaucoup de plaisir à bouger. Après une heure trente d’un concert qui a fait l’unanimité, une atmosphère de satisfaction générale règne.

Cependant notre véritable coup de cœur de ce vendredi, c’est Skin. Son entrée en scène est sauvage, puissante, violente. Un premier titre coup de poing, rapide et martelé, nous prouve que Skin, Deborah Anne Dyer de son vrai nom, a la hargne. Elle en veux et son public aussi. Public qu’elle n’hésite pas à toucher de près. Rien ni personne ne peut contenir cette bombe d’énergie, cette force de la nature qui fait voler le pied de son micro à maintes reprises avec une rage inouïe. On sent pourtant une joie, un plaisir évident à se produire devant une foule de festivaliers secoués. L’ambiguïté de sa personne est surprenante, drôle et attachante. Une voix douce et timide de petite fille lorsqu’elle nous parle contraste avec des attitudes agressives et révoltées dans l’interprétation de ses titres. Néanmoins, de larges sourires, des yeux rieurs, un air malin et coquin nous montrent bien qu’il s’agit là d’un jeu de scène brillant et réussi. L’enchaînement des morceaux, issus en bonne partie de son dernier album Fake Chemical State, est une alternance d’un rock tantôt dur et saccadé ; «Alone In My Room» «She’s On», tantôt doux et fluide ; «Movin» «Purple». La recette est parfaite… On déguste, on savoure chaque note, chaque instant de ce délicieux concert qui terminera le copieux menu de notre deuxième journée de festival.

Une sélection Lords of Rock:

Photos par Yasmine Saegesser

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