Ca y est, le moment tant attendu est arrivé. Avec le soleil, ce sont environ 30’000 festivaliers qui se sont rendus au Paléo. La soirée est comme à son habitude sold out.
Dionysos ouvre le bal, en plein jour. Mathias Malzieu et sa troupe nous font pénétrer dans leur univers magique. C’est une sorte d’ Alice au pays des merveilles fantastique. Après quelques titres tonitruants, sa chemise, d’un rouge flamboyant, ne compte plus une seule parcelle sèche. Le public est pris à froid, mais répond présent. L’alchimie se fait très rapidement entre l’audience et le groupe.
Comme il y a deux ans, la performance est de haut vol. La formation décapsule littéralement la grande scène. Le public du Paléo est même couronné champion du monde du «Ta gueule le chat». Une distinction qui lui plaît, il en redemande. Le show est mené tambour battant. Lors du dernier titre, «Song for a Jedi», Mathias plonge dans le public pour se livrer à un crowd surfing d’anthologie, qui le porte jusqu’à la régie son. Un aller-retour de folie. Rien à dire, le festival est lancé sur de bons rails.
Après quelques rafraîchissements vient le tour des Pixies d’envahir la grande scène. Le groupe des années 80-90 est très attendu. Mais avec vingt minutes de retard, le public s’impatiente. Enfin le groupe entre sur scène, sans un mot, et débute. Frank Black et sa formation sont «Veni, Vidi mais pas Vici». Malgré de nombreux fans, le groupe n’a pas confirmé. Les titres s’enchaînent. Entre chaque morceau Frank boit une gorgée d’eau avant de reprendre sa guitare.
La bassiste Kim
Deal
, qui assure les chœurs, a très certainement dû oublier sa voix dans les loges. Bien sûr, les hymnes étaient présents, comme "Monkey Gone To Heaven" ou «Crackity Jones». Tout le monde attendait le fameux «Where is my Mind». Ce fut très judicieux de la part du groupe de le placer en dernière position. Ensuite, Frank disparut comme il était venu, en laissant un goût de pas assez. Monsieur Black, vous êtes un «Lord of Rock». Derrière vos lunettes noires, le public a changé et il n’est pas judicieux de compter sur des acquis. Le Rock’n’Roll est une attitude. Jouer pour un cachet n’en fait pas partie. J’espère que celui du Paléo vous permettra d’aménager une charmante piscine afin de couler une paisible retraite. Si vous désirez rester un «Lord of Rock», il faudra en montrer davantage, ou alors décider une fois pour toute de raccrocher la Fender.
Peu de temps après, Katerine prend possession du chapiteau. Il faut bien le reconnaître, il était difficile d’assister pleinement au spectacle, le chapiteau débordait de fans, impossible d’y accéder. Il faut bien reconnaître que Katerine bénéficie actuellement d’une grande vague de popularité.
Mais avant 23h30 nous n’avions encore (presque) rien vu. C’est à ce moment que Ben Harper entre en scène. Après de nombreux passages au Paléo et en Suisse, Ben Harper et The Innocent Criminals sont toujours très attendus. Et ils ne nous ont pas déçu. La prestation de la (médiocre) première partie est vite oubliée. Première nouveauté, le cercle des Innocent Criminals s’est élargi. En effet, un guitariste électrisant les solos et un clavier sont venus agrandir
la troupe. Deuxième
chose, Ben Harper ne joue plus exclusivement assis, sa guitare sur les genoux. Il s’est désormais levé et s’est mué en un incroyable show-man. Le public a eu droit à un véritable best-of. Tous les titres ont été retravaillés grâce aux nouveaux musiciens, ce qui leur donne une toute autre dimension. De «Diamonds on the Inside» en passant par «Glory & Consequence» et «Black Rain», tous les meilleurs titres sont interprétés avec passion. Le groupe est revenu à ses racines, plus électriques et moins folk. Lors du rappel, le percussionniste se livre à un solo de djembé qui fait pâlir d’envie les campeurs tapotant difficilement un rythme en criant «bamboulé». Le concert se termine sur «Better Way», et montre au public que tout est possible. Chacun peut apporter quelque chose de positif au monde. La même pensée est évoquée dans «With My Own Two Hands», également interprétée.
Après 1h30 de concert chacun pouvait rentrer chez soi. La soirée fut réussie, vivement demain ou tout à l’heure!
Une sélection Lords of Rock:
Photo Pixies: ©Paleo Festival
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Rédacteur en chef, chroniqueur, tyran : Si Lords of Rock était un château, on pourrait dire qu’Anthony est un des artisans ayant posé les premières pierres. Si maintenant l’édifice est terminé, cela ne l’empêche pas de fignoler quelques détails et mettre deux ou trois guirlandes pour égayer. Désormais rédacteur en chef, il motive les troupes et donne des coups de bâton quand ça ne va pas (mais les rédacteurs adorent ça). Féru de grosses guitares mais aussi de grands classiques de la musique francophone comme Céline Dion et Bézu, Anthony possède une des plus belles discographies du canton de Vaud. Mais pour la voir il faut d’abord trouver sa grotte, perdue au beau milieu des montagnes Suisses. Oui, Anthony vit isolé du monde depuis la séparation des Forbans en 1995.