Difficile de comprendre Bloc Party. En 2004, sortie de Silent Alarm, album un peu schizophrène, parce les morceaux étaient soit très secs et nerveux, ou bien lents et larmoyants. Mais, au fond, avec des titres comme “Helicopter” ou “Banquet”, on sentait un potentiel et on se réjouissait de la suite. Il faut attendre trois ans pour A Week End In The City, qui a été accueilli par la critique de manière très mitigée avec une utilisation abusive de samples et autres subterfuges électroniques. Un album pourtant très soigné d’un groupe qui ose s’enfermer en studio pour créer quelque chose d’unique, sortir du schéma classique guitare-basse-batterie. Une attitude tout à fait louable, même si, au final, on peut être déçu que le groupe n’ait pas continué dans la même direction de ses premiers singles qui ont fait leur succès.
Mais nous voilà un an seulement avec un Intimacy qu’on n’attendait pas forcément et qui même après plusieurs écoutent laissent une impression vraiment mitigée : que s’est-il passé ?! Le premier morceau de l’album, “Ares”, est un bonne mise en bouche de cet indigeste repas : imaginez une morceau du premier album de Prodigy au milieu duquel on aurait glissé une chanson emo du plus mauvais goût. Le désordre qui règne à l’intérieur d‘Intimacy est affreux : il n’y pas de cohérence, on passe d’un style à l’autre, mais, au final, on ne retient aucune mélodie. Le plus dommage est surtout la quasi disparition des morceaux rock dit « classiques ». Certes il y a “Halo”, mais on a l’impression que le morceau a été composé par Nickelback et Blink 182 réunis : ça suinte le rock FM US, quelle horreur.
Bref, Intimacy n’est vraiment pas une réussite. Il serait cruel de dire qu’il n’y a rien a retenir, car chacune des onze pistes de l’album cachent des super idées, mais elles sont malheureusement très mal exploitées. On a la nette impression qu’il a été crée par Bloc Party dans l’urgence. L’écoute de l’album est semblable à une soirée où on aurait mélangé champagne, huître, bière, absinthe, tequila, gin et vodka : on le regrette et on ne se souvient plus de rien. Dommage