The Organ est mort, vive The Organ. Un merveilleux album sorti en 2004 puis plus rien. Si ce n’est cet EP testament, Thieves. Six titres pour donner le La au silence radio. Six titres pour nous plonger dans une immense tristesse suite à la dissolution du groupe canadien alors que, malheureux hasard, sortait au même moment l’anthologie The Sound Of des Smiths…

The Organ

The Organ est mort, vive The Organ. Un merveilleux album sorti en 2004 puis plus rien. Si ce n’est cet EP testament, Thieves. Six titres pour donner le La au silence radio. Six titres pour nous plonger dans une immense tristesse suite à la dissolution du groupe canadien alors que, malheureux hasard, sortait au même moment l’anthologie The Sound Of des Smiths… Le groupe auquel doit tout The Organ. Car ce lien indéfectible qui lie le quintette canadien au meilleur de la new-wave anglaise leur a peut-être joué un mauvais tour. Chantant avec la grâce d’un Morrissey, la chanteuse et compositrice Katie Sketch aurait dû emmener son groupe au statut d’icône de la décennie, en compagnie d’un autre groupe féminin injustement ignoré, Electrelane.

Ce qui restera donc comme leur seul album, Grab That Gun – sorti chez Too Pure – recelait d’autant de morceaux de bravoure (“Memorize The City“, “Brother“, Steven Smith“ etc) que la discographie complète de U2. Le tout dans un format toujours très court – à peine plus de deux minutes. Les morceaux seront comme ce groupe, une étoile filante qui glisse, s’effilochant pour nous laisser pantois. Guitare cristalline et âpre (Debora Cohen), clavier mesuré (Jenny Smyth) et base rythmique traditionnellement martiale (Shmoo Ritchie et Shelby Stocks) : trop belles pour être vraies, les cinq de The Organ avaient ce côté éclatant de l’inatteignable, sculptural et éblouissant. Fin 2006, c’est la séparation.

Fin 2008, ce EP d’adieux donc. Reformé pour l’occasion, les antagonismes et la rancœur du groupe se ressentent à chaque accord. Katie Sketch : « en deux ans, j’ai réalisé que j’aimais vraiment les quelques morceaux qui nous restaient. Des fans nous ont écrit pour nous demander ce qu’il en était de ces titres. J’ai pensé qu’il serait juste de les enregistrer tant qu’on s’en souviendrait. Le processus d’enregistrement pour Thieves a été extrêmement émotif. J’ai fait en sorte de l’avoir fait sous nos propres termes (…) Et nous l’avons fait par étapes, de sorte que le groupe ne fut jamais au complet au même moment, nous ne pouvions pas retomber dans cette dynamique, car The Organ n’est plus ». Moins directs – mais plus posés – légèrement en deçà des titres composant Grab That Gun, les six pépites de Thieves referment la page sur un nouveau membre du Cercle des groupes maudits. «Don’t Be Angry» nous conjure le quintette, en coupant court à toute idée de concert ou de reformation possible. Cruels, ces adieux abruptes n’en sont que plus romantiques.

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