En concert samedi passé à la Guinguette (Vevey), The Licks n’ont que très peu de concerts agendés, mais ne vous méprenez pas : le trio neuchâtelois n’est pas composé de débutants...

The Licks

Leader et âme du groupe, Franz Hausammann est tout simplement un proche de Jon Spencer et de ses Blues Explosion. Ca, c’est pour l’accroche. Avec une poignée d’autres projets, les trois membres sont des gens à qui on ne la fait pas. Quiconque a déjà assisté à une prestation du plus américain des groupes suisses avouera qu’il n’y a rien de gratuit chez eux : The Licks lorgne légitimement du côté du blues et du classic rock (T-Rex) et signe de véritables petites bombes de la trempe des groupes à stade. Attention, grand espoir : on tient là quelque chose d’authentique. Interview avec Franz, peu avant leur live veveysan.

Lords of Rock: Quels sont les débuts du groupe ?

Franz Hausammann : Ca fait déjà six ans qu’on joue ensemble. En 2007, on a enregistré un album qu’on a autoproduit nous-même ou presque. C’était quoi déjà la question (rires) ? Ah oui, avec David Ashby, le bassiste, ça fait dix ans qu’on se connaît et donc six ans qu’on répète véritablement ensemble. Quant à Benjamin Monnard, notre batteur, il est là depuis trois ans.

Ton parcours n’est pas banal, une histoire que tu pourras raconter à tes petits enfants plus tard…
Tu parles de mon enfance aux Etats-Unis et tout ça (Franz a grandi dans l’Ohio) ? Alors, en 2002, j’ai recontré Judah Bauer à New York. Alors qu’il était encore avec le Jon Spencer Blues Explosion, il avait un autre groupe avec son frère Donovan qui s’appellait 20 Miles. J’ai donc joué de la basse pour eux entre 2003 et fin 2006. On a fait une tournée en Europe et aux USA notamment. Ensuite, tout est arrivé en même moment : Judah avait des soucis avec le Blues Explosion et, de mon côté, j’ai commencé une école. Peu de temps après, Judah s’est mis avec Cat Power. Enfin il a intégré son groupe qui l’accompagne dans sa tournée mondiale (rires)… Je pense que ça va durer pour un bon moment…

Parlons de votre album, dénommé The Spark That Killed The Shadow
On l’a enregistré dans un studio à La Chaux-de-Fonds, et la pochette à été concoctée par un duo d’artistes appelé Monokini. On en est très fier. Il est autoproduit, on ne pouvait pas vraiment faire autrement. Maintenant, on cherche un distributeur. Il y a des invités dedans, comme les Come’n GO ou Lauren Taylor avec qui j’ai joué aussi aux Etats-Unis.

Et y-a-t-il des retours ?
Oui, c’est toujours hyperpositif. Il y a eu pas mal d’écho dans les journaux régionaux, tout le monde est assez content. Maintenant, pour la France, on doit vraiment avoir un distributeur. Mais on ne s’affole pas, on le fera probablement pour le prochain album…

Et pourtant, le succès semble vous tendre les bras…
Je ne cherche pas à cartonner. Le but, c’est vraiment de faire des disques. Il faut jouer avant tout ; on cherche à avancer, on vise juste à s’améliorer. On n’a plus seize ans et tous ces rêves en tête…

Justement, le succès et le grand cirque : qu’en pense quelqu’un qui a côtoyé tout cela ?
Je vois où tu veux en venir. Par exemple, Amy (Winehouse) a de quoi faire du cirque car ce qu’elle fait est absolument génial. Quant à Pete (Doherty), à part être sorti avec Kate Moss… c’est sans doute sa plus grande réussite. A un moindre niveau, tout ce qui arrive à Chan Marshall (Cat Power) est mérité, c’est une fille qui a toujours été honnête vis-à-vis d’elle-même. Elle a eu ce petit coup de pouce du destin, elle a la chance d’être sur la bonne vague, elle touche aussi le grand public.

Cet été, tu as été très présent lors des festivals romands. La musique : une nécessité ?
J’ai juste envie de faire de la musique. Le journalisme, je le fais pour moi,  c’est du journalisme personnel, pour toujours évoluer. Au Montreux Jazz Festival, j’avais la chance de squatter chez des membres du groupe Rectangle. Otis Taylor était au-dessus de tout, les Gossip, Cohen et les Raconteurs étaient eux-aussi excellents.

Finalement, la suite : que prévoyez-vous pour The Licks ?
On a déjà plus que la moitié du prochain album qui est prêt. Il faut juste maintenant terminer les morceaux et avoir un peu d’argent. Tant qu’on peut faire comme ça on continue, mais on cherche un label indé, s’ils veulent bien de nous…

 http://www.myspace.com/thelickss 

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