Enfin! Voici enfin ce que tout fan de Metallica qui se respecte attend depuis longtemps. Un très bon disque des Four Horsemen. Cinq ans après cette daube de St-Anger qui avait laissé un goût de vomi au fond de la gorge, les rois du heavy metal reviennent sur le devant de la scène avec quelque chose de valable dans la culotte. Les problèmes personnels de chacun des musiciens (alcool, disputes, divorce, psychothérapie etc) n’étant plus le point central des discussions, la Musique avec un grand M est au cœur des débats pour ce Death Magnetic. Et il y a de quoi dire !
On est d’ailleurs rapidement fixé sur ce qui nous attend tout au long de l’album. Après une intro relativement calme, «That was just your life» débite ses riffs et ses paroles incisives. Tempo varié, riffs agressifs, solos comme seul Hammett peut les faire. Du tout bon, en somme! Naturellement, on peut épiloguer sur ce retour aux sources. Certains y verront une teinte de And justice for all, d’autre iront jusqu’à le comparer à l’incomparable Master of Puppets. À notre avis, les dix premières années de Metallica seront toujours les plus créatives et les plus pures. Cliff Burton y était pour beaucoup, mais ne jetons pas la pierre à Newsted et Trujillo qui sont des bassistes extraordinaires. Burton avait un groove, une base classique qui a marqué les trois premiers albums de Metallica, voilà tout.
Mais pourquoi une telle différence entre un médiocre St-Anger et un bon Death Magnetic? Hormis les problèmes personnels susmentionnés, il y a un Monsieur qu’il est indispensable de citer, à savoir Mr. Rick Rubin. On vous passe la liste des albums produits par le type (vous la trouverez sur d’autres sites), mais il y a de quoi tirer sa révérence auprès du bonhomme. Nous n’allons non plus pas jeter la pierre à Bob Rock, qui a été présent au fil des années, même quand le groupe n’était plus vraiment au groupe, mais il faut admettre que Rick Rubin était la meilleure chose qui pouvait arriver à Metallica. Il a apporté un son et une nouvelle façon de composer. St-Anger avait tenté le coup du son garage. Mais Metallica n’est pas un groupe de punk rock anarchiste, Metallica est une machine et Metallica a besoin d’un putain de son. Et c’est chose faite!
On va quand même citer quelques titres incontournables. Naturellement «The Day that never comes». Le titre comparé avec “One”. C’est vrai, le morceau débute tout en douceur, la mélodie est accrocheuse, on imagine presque un slow. Mais voilà, l’intensité augmente et la fin du titre est une pure tuerie (à vérifier ci-dessous). Et que dire de «All Nightmare long» et sa vitesse d’exécution redoutable? Une fin dantesque, une puissance remarquable. On ne peut pas passer à côté du troisième volet de «The Unforgiven». Une jolie intro au piano, un brin de mélancolie, car forcément avec les «Unforgiven» on ne cherche pas la rapidité, mais plutôt l’intensité. À noter encore la présence d’un morceau instrumental en fin d’album, chose que l’on n’avait pas revue chez les Horsemen depuis une vingtaine d’années.
Tous les titres présents sur cet album ont quelque chose de frais qui fait plaisir à entendre. Les gars prouvent cette fois qu’il ne fallait pas les enterrer trop vite et qu’ils sont toujours là pour nous botter les fesses. L’auditeur ne doit pas espérer retrouver le Metallica qu’il a adoré par le passé, mais peut s’attendre à découvrir un très bon album de heavy metal.