S’attaquer à la chronique d’un triple album n’est pas une mince affaire. D’autant plus lorsqu’il s’agit de Damien Saez, artiste adulé et détesté. Cependant, l’envie de décortiquer ces 29 chansons est grande et surtout de découvrir le successeur de Debbie, qui nous avait laissé quelque peu sur notre faim.

Saez

S’attaquer à la chronique d’un triple album n’est pas une mince affaire. D’autant plus lorsqu’il s’agit de Damien Saez, artiste adulé et détesté. Cependant, l’envie de décortiquer ces 29 chansons est grande et surtout de découvrir le successeur de Debbie, qui nous avait laissé quelque peu sur notre faim.
Commençons par le commencement, à savoir l’album Varsovie. Accompagné par sa guitare, Damien Saez plombe rapidement l’ambiance avec des titres ultra mélancoliques et avec sa voix souvent fébrile et écorchée. N’y voyez pas une remarque négative, car Saez recherche un sentiment de mélancolie et ses limites vocales. Les textes sont d’une beauté remarquable. Une beauté noire, très sombre, poétique. La vie qui touche la mort, l’amour qui ne répond plus. Le piano fait aussi son apparition, dans le genre des thèmes musicaux de Katagena. Le talent à l’état brut, aucun avenir commercial. Un album à éviter lorsque vous invitez des copains pour l’apéro, mais des textes à apprécier en toute tranquillité par un temps pluvieux. Si il y a deux titres à retenir, nous conseillons «Que tout est noir» et «Dis-moi qui sont ces gens ».  
Après ces instants chargés d’émotions, partons en Espagne avec les dix titres de L’Alhambra. Pour ne rien vous cacher, on ne change pas vraiment de registre. Une atmosphère, des textes, des musiques toujours nostalgiques. Il y a quand même un peu plus de punch sur quelques titres, qui sont très bons. On pense à «Les bars du port» et «Quand on perd son amour». Un texte poignant et fort, une âme torturée, une envie de mourir et Saez qui ne voit aucune solution à son amour perdu. Certaines envolées lyriques peuvent rappeler Brel, comme «Au-delà du brouillard».
Passons au dernier disque de ce triptyque, à savoir l’album que l’on trouve en exemplaire unique, Paris. On démarre fort avec le single «Jeunesse lève-toi». Mêlant toujours les mots avec une habilité de poète, Saez incite le jeune peuple français aveuglé à se rebeller. On pourrait croire à premier abord que Saez nous ressort ce thème à chaque album. Pas faux, mais la subtilité et la finesse du texte est assez déroutante.
De manière générale, Paris est bien plus vivant que Varsovie et L’Alhambra. En tout cas au niveau de la musique, car les textes restent assez glauques. Le côté pop de cet album fait plaisir à entendre et apporte un peu de fraîcheur. En troisième plage, on trouve «On n’a pas la thune» avec des arrangements manuchaoïens et une petite mélodie sympa qui nous sort de la grisaille. «Alice», quand à elle, serait plus dans un registre Noir Dez. On est aussi obligé de citer le chef d’œuvre «Putains vous m’aurez plus». Alors oui, encore une fois le thème de la déception amoureuse, mais cette fois l’artiste est tellement dégoûté des femmes et de leur amour qu’il envisage l’homosexualité. Un album vraiment intéressant et plaisant.
Chacun aura ses préférences, tel morceau, tel album. Vous savez, les goûts et les couleurs.
Bref, notre avis est que Saez aurait pu faire un superbe double album, en prenant le meilleur de Varsovie et L’Alhambra pour la mélancolie et l’accompagner de Paris. Le côté plaintif à s’ouvrir les veines est pesant à la longue, mais la qualité des textes place cet album parmi les grands.  

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