Le petit génie de la scène folk française Jonathan Morali, plus connu sous le pseudonyme de Syd Matters, a bien voulu répondre à quelques questions. De passage par Lausanne pour présenter son nouvel opus Ghost Days, Jonathan nous livre ses impressions du concert, ses projets et ses coups de coeur musicaux.

Syd Matters

Salut Syd Matters, tu as passés beaucoup de temps dans ton appart, isolé du monde pour composer Ghost Days, le retour dans le monde des vivants (promo / tournée / concerts) n’a pas été trop dur?
Non ce n’est pas dur,  mais les concerts et la promo sont deux choses bien différentes. Tourner est la partie la plus agréable, si je pouvais faire que ça, je ne m’en porterais pas plus mal.

Comment définirais-tu ton album par rapport aux précédents?
Chaque album a été écrit en réaction au précédent. Je crois que le moteur de tout ça c’est surement l’insatisfaction. En général, juste après l’enregistrement d’un disque, j’ai uniquement envie d’en faire un autre. Pour Ghost Days, l’idée est née d’une envie de ne pas s’éparpiller, creuser un sentiment plutôt que d’en empiler plusieurs les uns sur les autres. Je voulais faire l’album le plus « juste » possible, le plus proche de ce que j’étais, avec mes défauts et mes qualités.

Lors de ton premier album, le succès a été imminent avec le titre «black & white eyes». Sur «Ghost Days» as-tu un titre qui ressort du lot et sonne comme un tube en puissance?
Je suis musicien, pas directeur artistique dans une maison de disque. Moi mon boulot c’est d’écrire des chansons, les plus sincères possibles, sans me poser d’autres questions que celles essentielles de la justesse et de l’honnêteté de mes propos. Les tubes en puissance, c’est NRJ et MTV qui les définit, pas moi.

Quelles sont tes dernières découvertes musicales que tu peux nous conseiller?
Je n’ai pas vraiment écouté de nouveautés récemment. La mort d’Orion de Gérard Manset est un disque très attachant, complètement kitsch et formidable. Tout le monde parle de MGMT. Ca doit être bien, non ? Je ne sais pas encore. Ah si ! Et un groupe écouté sur myspace, Fleet Foxes. Très chouette.

Comment s’est passé ton concert à  Lausanne?
Le concert s’est très bien passé. Venez nous voir sur scène, c’est formidable à tous les coups. Et ce n’est pas cher.

Le public suisse a-t-il été réceptif aux nouveaux morceaux?
Oui je crois. Le public était très chaleureux, ce qui va à l’encontre d’un préjugé qui prétend que le public suisse est un peu calme. En règle générale, nous sommes surpris et ravis de l’accueil des gens sur cette tournée. On sent qu’il y a un vrai lien, un réel attachement a notre groupe, bien plus que par le passé.

Peux-tu nous parler un peu de ta collaboration avec Jason Glasser? (artwork de la pochette)
Jason est un ami depuis quelques années maintenant, on s’est rencontré par son cousin, qui est mon plus vieil ami d’enfance. J’ai d’abord connu Jason par sa musique, puis j’ai découvert ses peintures, et je suis tombé sous le charme. Il m’a tout de suite semblé qu’il y avait une sensibilité proche entre nos deux projets. J’étais en train de composer Ghost Days lorsque je suis tombé sur ses œuvres. J’ai tout de suite su qu’il fallait essayer quelque chose ensemble. Cela dit, tous les visuels et les vidéos rattachées à Ghost Days, émanent de lui, de son univers. Je n’ai fait que piocher dedans. Le mérite lui revient pleinement.

En chantant en anglais, tu as la possibilité de toucher un public plus large que le public francophone. Est-ce que ta carrière à l’étranger fonctionne bien?
Nous avons la chance d’être distribués un peu partout en Europe, et d’avoir des gens motivés par le disque. Nous nous sommes concentrés naturellement sur la France et les pays francophones jusqu’à présent, mais nous avons envie de nous faire connaître hors de nos frontières. Il y a eu jusqu’à présent quelques «niches» de fans éparpillés un peu partout. On rêve tous de pouvoir se faire connaître un peu mieux à l’étranger.

Actuellement tu es en tournée, est-ce que tu as des projets pour la suite ?  
J’aimerais enregistrer un quatrième album assez vite après la tournée. Je suis en train de le composer, et je voudrais réduire au maximum les délais insupportables d’attente entre les enregistrements, fabrication, promo et sortie du disque.

Pour clore cette interview, aurais-tu quelque chose à rajouter ou un message à passer aux nombreux fans qui lisent ces quelques lignes?  
J’aimerais avoir quelque chose à rajouter, quelque chose de profond, de beau, ou de marrant, n’importe quoi, mais c’est toujours pareil, rien ne vient. En concert je dis «merci» entre les chansons, et puis ma conversation s’arrête là. Certains chanteurs ont toujours quelque chose à raconter entre les chansons, une blague ou une anecdote, ou alors ils disent «waaa, vous êtes vraiment formidables! It’s great to be here tonight. blablabla». Je crois que c’est un métier. Etre un entertainer en somme. Ce n’est pas mon cas. Voilà j’ai quand même réussi à dire quelques trucs pour dire que je n’ai rien à dire. C’est drôle ça, non?

Lien vers la chronique de Ghost Days

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