Soyons clairs: il y a Disown et Disown. Les uns sont Américains, les autres Genevois. Les premiers font du rock industriel tandis que les Genevois font un rock plutôt sombre et viennent de sortir Rest For The Cockatoos. Un rock tourmenté, riche d’influences diverses, qui débute par le morceau "Pleasing Way". Une belle entrée en matière qui révèle un rock empreint de sonorités jazz. Dans "Cleopatra", le contraste entre un piano hanté et un fond de guitare électrique est totalement planant. De quoi se prendre pour le héros que rien n’affecte en pleine apocalypse. "Towards The Arch" suit avec un peu plus de légèreté. Par moment presque entraînant, il ne respire quand même pas la béatitude naïve. "Lead Astray" est magnifique, même s’il sera peut-être injustement qualifié de rock pour dépressif par certains. Accusation de ceux qui n’ont jamais ressenti la montée d’énergie que procure un bon album de Vic Chesnut ou Arab Strap. La suite est dans la même veine: lent et terriblement grisant. Les voix sont dépressives et expressives. Le piano jazzy est habité par d’effrayants fantômes. Les basses enivrent et donnent une certaine illusion de toute puissance. Effet garanti. Un album magistral.
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