«Jamais Aqme n’aura sonné aussi proche d’Aqme». Voilà une phrase du chanteur Thomas qui laisse perplexe et qui donne envie d’en savoir un peu plus. Aqme serait-il arrivé à son apogée artistique? Le métal français a-t-il enfin un album de référence? Comment définir l’hérésie en 2008 dans nos sociétés judéo-chrétiennes? Tant de questions auxquelles il est difficile de répondre, mais qui méritent qu’on s’y attarde.
Si vous avez trouvé les premiers albums d’Aqme trop violent à votre goût, cela ne sert à rien de lire la suite de cet article, il est préférable d’aller sur la page concours ou de lire la dernière news. Car en effet, le quatuor parisien revient en force avec ce quatrième opus. Ceux qui attendaient un véritable retour aux sources seront servis. Les membres d’Aqme vont puiser une énergie, une rage, au plus profond d’eux-mêmes. Les titres sont élaborés, propres, précis, d’une puissance rare et laissent l’auditeur pantois. Thomas alterne toujours entre voix limpide et voix hurlée. On a donc l’impression de naviguer entre rock, (néo)métal et hardcore. Les genres se mélangent pour donner une entité vraiment dynamique et bien construite.
L’album commence par le titre éponyme, qui est en fait une intro instrumentale toute tranquille. «Uniforme» suit, sur un rythme tonitruant avec des guitares acérées et un refrain ou Thomas se lâche complètement. On n’a pas vraiment le temps de reprendre son souffle que «Lourd sacrifice» déboule comme un char d’assaut dans un magasin de porcelaine avant qu’«Un goût amer» nous envoie carrément dans le décor.
Attention tout de même cher lecteur, il ne faut pas croire que ce disque est une abondance de brutalité et de cris. La finesse d’Aqme est de jongler entre brutalité, émotions et noirceur des textes. «Karma & nicotine» ou «En saga om livet» le prouvent bien. En utilisant une voix limpide sur quelques mélodies, les musiciens changent de registre sans retourner leur veste. Dans le genre violence extrême, on est aussi servis avec «Casser / détruire». Une envie de lancer tout ce qu’on a sous la main, de mettre une bonne mandale dans les dents de sa collègue, bref une envie de se laisser aller. L’album se termine en douceur avec «Triskaïdékaphobie». «La peur du chiffre 13», très beau morceau qui clôt l’album en douceur et qui plonge l’auditeur dans ses retranchements les plus profonds.
Maintenant, à savoir si Aqme est à son apogée artistique, seul l’avenir nous le dira. Le groupe aura en tout cas du pain sur la planche pour pondre un successeur plus aboutit qu’Hérésie. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.
Album de référence me demandez-vous? Reign in blood de Slayer, Master of Puppets de Metallica sont des albums de référence. Peut-être que dans dix ans on parlera d’Hérésie d’Aqme comme d’un album génialissime dans le métal français.