(...) Toute présence humaine reste floue, imprécise. Il n'y a juste... personne !

Beauty of Gemina

A l’occasion de leur concert genevois à l’Usine en novembre dernier, nous avons pu nous entretenir avec Michael Seele, chanteur du groupe The Beauty of Gemina.
 
Lords of Rock : Pour commencer, raconte-nous l’histoire du groupe, et ce qui s’est passé avec ta précédente formation, Nuuk ?
Michael Seele : J’ai demarré Beauty of Gemina il y a presque deux ans maintenant. Au début, c’était juste un projet studio, réalisé avec la complicité de mes amis Martin Luzio et Mac Vinzens. Quand nous nous sommes séparés avec le chanteur de Nuuk – à l’époque j’étais producteur – j’avais vraiment besoin de prendre l’air, d’aller voir ailleurs. Il me fallait une nouvelle idée, une nouvelle vision… tu sais, quand on est depuis longtemps dans la musique, ça devient un vrai challenge de repartir, de relever un nouveau défi. Je l’ai fait et je suis fier d’avoir eu le courage de cette décision.

Et quelle est la signification de ce nom, Beauty of Gemina ?
En fait Gemina est une personne réelle à de nombreux égards. Muse du philosophe Plotin à l’origine, elle évoque pour moi à la fois un symbole, positif, et une image indistincte, sans contours, mais la vraie question reste :  et la musique dans tout ça ?

Gemina serait donc une sorte de figure tutélaire, celle qui t’aurait aidé dans les moments difficiles, et t’aurait aidé à aller vers le succès ?
En effet, mais elle reste floue, c’est difficile à décrire. En tout cas le nom du groupe s’est imposé tout naturellement.

Quelle est la signification du titre de votre album, Diary of a Lost (NdR : en français on pourrait le traduire approximativement par « journal d’un homme perdu »), pourquoi choisir l’idée d’un « journal » ?
Eh bien on pourrait considérer ce disque comme un album concept, non pas dans le sens où Pink Floyd ou d’autres l’ont fait, mais plutôt dans l’optique de joindre toutes ces vies de gens différents, ceux que je connais, la mienne également, ce qui donne au disque de nombreux chapitres différents, comme dans un journal intime. Les photographies que je prends parlent aussi toujours de ça, je capte des mises en scènes, des objets (comme par exemple un piano) qui tous ont une histoire à raconter… mais toute présence humaine reste floue, imprécise, il n’y a juste… personne.

Votre album traite de sentiments très profonds : l’amour, la haine, l’analyse de la manière dont la haine se répand dans le monde…
A cet égard, la chanson « Suicide Landscape » est très importante. Vous savez, j’ai grandi dans une région de Suisse sombre et oppressante, encaissée entre les montagnes. Le taux de suicide, y compris chez les jeunes, y est très élevé. Je tenais à parler de ça par exemple.

J’ai remarqué que vous usez de toute une gamme de styles musicaux dans votre album, des mélodies au piano des plus classiques à, disons, l’acid-house, avec tous ces samples très brutaux… N’aviez-vous pas peur que les fans de votre groupe précédent, Nuuk, ou votre public, soient décontenancés par cet éclectisme musical ?
C’est vrai que certains critiques ont eu un problème avec ça, mais je me sentais réellement trop à l’étroit à l’époque, j’avais vraiment besoin de me libérer. J’espère que ce mélange a son identité propre ! Intégrer des vraies guitares, une vraie batterie, y ajouter des mouvements classiques, on peut dire qu’on a essayé de donner « une couleur
au son ».

Il semblerait que vous ne chantiez pas dans votre précédent groupe Nuuk ? Pourquoi cela ? Vous avez pourtant une voix magnifique qui me fait penser à celle d’Andrew Eldritch (NdR : Sisters of Mercy) ou celle de David Bowie période Outside.
Merci je suis un tout grand fan de Bowie ! Bon j’ai peut-être amené ma voix et les paroles sur ce disque mais ce qui était vraiment plein d’enseignements et enrichissant, c’était de travailler avec de vrais musiciens, de vraies guitares !

J’ai entendu dire que vous étiez très regardant sur les lieux où vous vous produisez en concert. Pourquoi cela ? Avez-vous des exigences particulières en matière de logistique ou concernant le choix du lieu ?
Absolument, et ça n’a rien à voir avec de l’arrogance! Nous avons besoin de bonnes lumières, d’un bon son et d’un endroit avec une atmosphère unique, car notre musique a besoin de place pour se développer. Nous avons passé un accord entre nous dès le départ : on fera moins de concerts… mais pour ceux que l’on fait, on donne tout !

Quels sont vos projets pour l’avenir ? Allez-vous continuer la tournée ?
Oui nous allons donner quelques concerts, probablement sortir l’année prochaine un package avec des clips, comme celui de « Suicide Landscape », et la version edit de « Hunters » est aussi prête. C’est la première fois que nous jouons en Suisse Romande, et nous sommes très contents.

Lien vers la chronique de l’album Diary of a Lost

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